En ce 4 avril, la communauté internationale célèbre la Journée internationale de sensibilisation au problème des mines et de l’assistance à la lutte antimines. L’occasion de rappeler que, malgré les progrès notables réalisés depuis près de trois décennies, le fléau des mines antipersonnel continue de faire des ravages. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme.
Il y a presque 30 ans, la signature de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel représentait une victoire historique pour l’humanité. Ce traité, fruit d’une mobilisation internationale sans précédent, avait pour objectif de bannir à jamais l’usage de ces armes perfides, responsables de mutilations, de morts civiles, et de la destruction de communautés entières, bien après la fin des conflits.
Mais aujourd’hui, cet acquis fondamental est fragilisé. « Certains États réclament leur retour, justifiant leur utilisation et anéantissant des décennies d’efforts mondiaux pour protéger les civils », déplore le CICR dans une déclaration publiée à l’occasion de cette journée commémorative.
L’institution humanitaire dénonce une trahison des principes humanitaires fondamentaux et rappelle que ce recul n’est pas qu’un débat juridique : c’est une véritable crise humanitaire en gestation.
Chaque année, des milliers de civils souvent des enfants sont blessés ou tués par des mines qui, silencieuses et invisibles, continuent de semer la mort longtemps après que les armes se sont tues. Les paysages, jadis fertiles, sont transformés en champs de dangers permanents, entravant la reconstruction et la vie quotidienne. Ce constat accablant soulève une question essentielle : n’avons-nous donc rien appris ?Le CICR appelle l’ensemble des États à renforcer les normes existantes et à maintenir l’interdiction absolue de ces armes. L’organisation insiste sur l’urgence de remettre la protection des civils au cœur des priorités, dans un contexte géopolitique marqué par la résurgence de discours militaristes.
Alors que de nouveaux conflits s’embrasent à travers le monde, cette Journée internationale doit servir de rappel : la paix véritable ne se construit pas sur des champs minés. Elle repose sur le respect du droit humanitaire, la protection des plus vulnérables, et la volonté politique de choisir l’humain avant l’arme.