Après plusieurs mois marqués par une baisse des arrivées de migrants sur ses côtes, l’Italie fait face à une hausse soudaine de 35 % du nombre de migrants par la Méditerranée pour le seul mois d’avril. Une inversion de tendance qui suscite inquiétude et questionnements au sein des autorités.
Selon les données officielles publiées par les services italiens de contrôle des frontières, cette recrudescence intervient après une période où Rome se félicitait d’une réduction notable des flux migratoires, notamment grâce à une coopération renforcée avec certains pays d’Afrique du Nord. Les chiffres d’avril viennent ainsi bousculer ce sentiment d’optimisme et relancer le débat sur l’efficacité des politiques migratoires actuelles.
Les autorités italiennes n’ont pour l’heure pas avancé d’explication précise à cette hausse. Toutefois, plusieurs observateurs évoquent une combinaison de facteurs : dégradation des conditions de vie dans certains pays d’origine, instabilité persistante en Libye, et amélioration des conditions météo en Méditerranée centrale, facilitant les traversées.
Cette situation relance également la pression sur les structures d’accueil du sud de l’Italie, déjà éprouvées par les vagues migratoires précédentes. Plusieurs ONG actives en Méditerranée appellent à une coordination plus soutenue au niveau européen pour faire face à ce regain de traversées.
Le gouvernement italien, qui avait axé une partie de sa politique migratoire sur la dissuasion et le contrôle renforcé, est désormais sommé de réévaluer ses stratégies. Une réunion d’urgence entre ministres de l’Intérieur européens est envisagée dans les prochaines semaines.