L’affaire du vol Ukraine International Airlines 752 rebondit sur la scène judiciaire internationale. L’Iran a officiellement saisi la Cour internationale de justice (CIJ) contre le Canada, la Suède, l’Ukraine et le Royaume-Uni, a annoncé l’institution onusienne le 17 avril.
La plainte déposée par Téhéran concerne les suites données par ces quatre pays au crash survenu en janvier 2020, lorsque l’appareil, reliant Téhéran à Kiev, avait été abattu peu après son décollage par un missile iranien. Les autorités iraniennes avaient alors reconnu avoir pris l’avion civil pour une menace hostile, dans un contexte de tensions militaires accrues avec les États-Unis.
176 personnes avaient péri dans la tragédie, majoritairement de nationalités iranienne, canadienne, ukrainienne, suédoise et britannique. Depuis, les familles des victimes et les pays concernés ont exigé des comptes, dénonçant un manque de transparence de la part de l’Iran. En réponse, les quatre États ont porté le dossier devant la CIJ en juillet 2023, accusant l’Iran de n’avoir pas mené d’enquête impartiale ni jugé les responsables.
En déposant à son tour une plainte contre ces pays, l’Iran dénonce ce qu’il considère comme une instrumentalisation politique de la tragédie et une ingérence dans ses affaires internes. Téhéran affirme avoir déjà reconnu sa responsabilité et pris les mesures nécessaires.
La CIJ devra désormais se pencher sur la recevabilité et le fond des accusations croisées, dans une affaire hautement sensible, où le droit international se mêle aux tensions géopolitiques.