Dans un climat géopolitique déjà tendu, les propos récents du chancelier allemand Friedrich Merz sur la Seconde Guerre mondiale ont suscité une vive réaction de la Russie. Viatcheslav Volodine, président de la Douma d’État (chambre basse du Parlement russe), a fermement dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de minimisation du rôle décisif joué par l’Union soviétique dans la victoire contre le nazisme.
« C’est une insulte à la mémoire de ceux qui sont tombés pour libérer l’Europe du fascisme », a déclaré Volodine, en référence aux déclarations du chancelier Merz. Il a rappelé que l’Union soviétique a payé le plus lourd tribut au cours du conflit, avec près de 27 millions de morts, militaires et civils confondus. Pour lui, ignorer ce sacrifice revient à réécrire l’histoire au profit d’une lecture occidentale « sélective et amnésique ».
Le président de la Douma a également critiqué ce qu’il qualifie de « révisionnisme historique », soulignant que les armées soviétiques ont joué un rôle central dans la libération de Berlin en 1945. Il accuse certains responsables occidentaux de vouloir effacer cette réalité pour des motifs politiques actuels, notamment dans le contexte de la guerre en Ukraine et des tensions accrues entre Moscou et les capitales européennes.
Ces déclarations interviennent à l’approche des commémorations du 80e anniversaire de la fin de la guerre, une période particulièrement sensible où chaque mot peut raviver des mémoires douloureuses. En Russie, la Seconde Guerre mondiale ou « Grande Guerre patriotique », selon l’appellation soviétique demeure un élément fondateur de l’identité nationale.
Le Kremlin, comme à son habitude, entend défendre avec fermeté ce pan de son histoire. « Nous n’accepterons pas que le rôle de notre pays soit marginalisé ou oublié », a martelé Volodine.
Ces échanges tendus rappellent que, derrière la mémoire des conflits passés, se jouent encore aujourd’hui des batailles idéologiques bien actuelles.
