Le Sénégal a vivement réagi après l’annonce de sanctions américaines visant plusieurs hauts magistrats de la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur adjoint sénégalais Mame Mandiaye Niang. Washington accuse ces responsables d’« abus de pouvoir » et de « politisation » de l’institution, en référence aux enquêtes menées contre des ressortissants américains ou israéliens.
Dans un communiqué officiel, Dakar a exprimé son « étonnement » face à une décision jugée « inacceptable » et constituant « une atteinte grave au principe de l’indépendance de la justice ». Le gouvernement sénégalais a également affiché sa « pleine solidarité » envers son ressortissant ainsi qu’avec l’ensemble des magistrats de la CPI visés par ces mesures.
Le Sénégal a rappelé à cette occasion son attachement indéfectible au Statut de Rome, traité fondateur de la Cour, qu’il fut le premier État à ratifier en 1999. Pour Dakar, cet engagement historique illustre « la volonté constante du Sénégal de défendre le multilatéralisme et le respect du droit international ».
Ces sanctions interviennent dans un climat de tensions croissantes entre la CPI et certaines puissances mondiales, particulièrement autour des procédures ouvertes à l’encontre de dirigeants israéliens. En s’attaquant frontalement à la Cour, Washington relance un débat récurrent sur la légitimité et le champ d’action de cette institution judiciaire internationale.
Pour le Sénégal, le message est clair : « La justice internationale doit rester indépendante de toute pression politique et continuer à agir dans l’intérêt des victimes de crimes graves, partout dans le monde. »
