Le Mali a annoncé un renforcement immédiat des restrictions d’entrée sur son territoire visant les ressortissants des États-Unis, en réaction directe à une récente décision de Washington jugée discriminatoire par les autorités maliennes. La mesure s’inscrit dans l’application stricte du principe de réciprocité diplomatique, a indiqué le ministère malien des Affaires étrangères dans un communiqué officiel.
Dans ce document, les autorités précisent que « le gouvernement du Mali appliquera, avec effet immédiat, aux ressortissants américains, les mêmes conditions et exigences que celles imposées aux citoyens maliens ». Le ministère dit ainsi vouloir informer « l’opinion nationale et internationale » d’une décision présentée comme une réponse proportionnée à une initiative américaine prise de manière unilatérale.
Cette réaction intervient après l’annonce, le 16 décembre dernier, de l’élargissement par les États-Unis de la liste des pays dont les ressortissants sont soumis à des restrictions d’entrée sur le territoire américain. Parmi les États nouvellement concernés figurent plusieurs pays africains, dont le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Soudan du Sud et la Sierra Leone, mais aussi la Syrie et le Laos. Washington a également décidé d’appliquer ces restrictions aux titulaires de documents de voyage délivrés par l’Autorité palestinienne.
À Bamako, cette décision américaine est perçue comme une mesure « ad hoc », sans concertation préalable, et portant atteinte au principe d’égalité de traitement entre États souverains. En réponse, les autorités maliennes ont choisi de réajuster leur politique d’entrée sur le territoire national afin d’aligner les conditions imposées aux citoyens américains sur celles que subissent les ressortissants maliens souhaitant se rendre aux États-Unis.
Si les détails pratiques des nouvelles exigences n’ont pas été rendus publics dans l’immédiat, la diplomatie malienne entend, à travers cette annonce, envoyer un signal politique clair. Le message est celui d’un État déterminé à défendre ses intérêts et la dignité de ses citoyens sur la scène internationale, dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre plusieurs pays africains et les puissances occidentales.
Cette décision pourrait avoir des répercussions sur les relations bilatérales entre Bamako et Washington, notamment dans les domaines diplomatique, humanitaire et économique, alors que le Mali affirme de plus en plus une ligne de souveraineté et d’indépendance dans la conduite de sa politique étrangère.



