Dans un climat de relations diplomatiques tendues entre l’Algérie et la France, les autorités algériennes ont annoncé ce week-end la mise en œuvre de trois mesures de rétorsion ciblant spécifiquement les produits français. Une décision à la fois économique et politique, qui marque un nouveau tournant dans les rapports souvent houleux entre les deux pays.
Selon les informations relayées par RT en français, ces sanctions s’inscrivent dans une logique de souveraineté économique mais également de réponse aux récentes déclarations jugées hostiles de responsables français à l’égard du gouvernement algérien. Le ministère du Commerce algérien a précisé les trois mesures suivantes :
1. Suspension temporaire des importations de produits agroalimentaires français, notamment les produits laitiers, les céréales transformées et certaines boissons. Ces produits représentent une part importante des importations françaises en Algérie.
2. Réduction drastique des quotas d’entrée pour les biens manufacturés français, en particulier dans les secteurs de l’électroménager et de la cosmétique. Ces restrictions pourraient avoir des répercussions directes sur plusieurs entreprises françaises implantées ou exportant vers l’Algérie.
3. Réexamen des contrats publics impliquant des entreprises françaises, avec la possibilité d’annulations ou de non-renouvellements. Cette mesure vise notamment les secteurs des travaux publics, de l’énergie et des infrastructures.
Ces décisions interviennent dans un contexte où Alger cherche à diversifier ses partenaires commerciaux et à renforcer sa production locale, tout en affirmant une position diplomatique plus ferme vis-à-vis de Paris. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait récemment dénoncé des « ingérences répétées » de la France dans les affaires internes de son pays.
Du côté français, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée. Toutefois, ces mesures pourraient raviver les débats sur la redéfinition des relations postcoloniales entre les deux États, souvent marquées par des épisodes de crispation et de réconciliation.
L’impact économique de ces sanctions reste encore à évaluer, mais certains analystes estiment qu’elles pourraient également encourager d’autres pays de la région à réviser leurs relations commerciales avec la France, dans un contexte géopolitique en pleine mutation.