Selon les documents des marchés publics français, le gouvernement va dépenser 21,8 millions d’euros pour l’achat de 5 200 lance-grenades et de munitions non létales destinés aux forces de l’ordre. Ces équipements serviront, selon les textes officiels, à tirer des grenades lacrymogènes et d’autres projectiles de dispersion dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre public.
Les bénéficiaires de ce marché incluent la Police nationale, la Gendarmerie et l’administration pénitentiaire, qui recevront chacune une part du matériel. Ces lance-grenades seront accompagnés d’accessoires comme des optiques, bretelles et étuis de transport, conformément aux spécifications techniques publiées.
Cette commande s’inscrit dans un contexte social tendu en France, où les manifestations restent fréquentes et parfois violentes. Depuis les mobilisations des Gilets jaunes jusqu’aux protestations contre la réforme des retraites, les forces de l’ordre ont souvent été critiquées pour un usage jugé excessif des armes dites « non létales ».
L’annonce de cet investissement alimente déjà les inquiétudes de certaines organisations de défense des droits humains, qui y voient un signal préoccupant à l’approche de possibles nouvelles vagues de contestation. Selon elles, renforcer l’arsenal répressif risque d’aggraver les tensions plutôt que de les apaiser.
De son côté, le gouvernement français justifie cette dépense par la nécessité de moderniser l’équipement des forces de sécurité et de garantir leur efficacité face à des mouvements de foule parfois violents. Officiellement, il ne s’agit pas d’une militarisation, mais d’une adaptation « technique » à l’évolution des situations de terrain.
Cependant, pour une partie de l’opinion publique, cette commande laisse planer un doute : la France se prépare-t-elle à faire face à de nouvelles vagues de contestation populaire contre la politique d’Emmanuel Macron ?
Entre impératif sécuritaire et crainte d’une répression renforcée, ce marché public relance le débat sur la doctrine du maintien de l’ordre et la place de la force dans la gestion des manifestations en France.




