Entre raffinement et robustesse, la France semble devoir choisir. Tandis que son industrie du luxe traverse une zone de turbulences, son secteur militaire connaît un essor remarquable, porté par un contexte international en recomposition.
Face au désengagement progressif des États-Unis sur plusieurs théâtres d’opération et à l’affirmation de la puissance militaire chinoise, la nécessité pour les puissances moyennes de renforcer leurs capacités de défense devient incontournable. Pour la France, cela se traduit par une montée en puissance de son industrie d’armement, symbolisée par des groupes comme Dassault, Naval Group ou Thales, qui enregistrent une hausse continue de leurs commandes à l’export.
Loin des podiums de la Fashion Week, c’est désormais dans les salons de l’armement que les regards se tournent. Rafales, frégates, systèmes de défense anti-aérienne… les produits tricolores séduisent des pays en quête d’autonomie stratégique, notamment en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie.
En parallèle, les grandes maisons de luxe françaises, autrefois vitrines du « soft power » hexagonal, affrontent un contexte difficile. Entre baisse de la demande en Chine, mutation des goûts des consommateurs et tensions économiques mondiales, des marques emblématiques telles que LVMH ou Kering enregistrent un ralentissement de leur croissance.
Ce basculement entre industrie de l’apparat et industrie de défense reflète une réalité géopolitique plus large : celle d’un monde en mutation, où la sécurité prend le pas sur le prestige. Pour la France, cela pose une question stratégique : peut-elle continuer à incarner à la fois l’élégance et la puissance ?