La Banque de France est au cœur d’une nouvelle controverse majeure. Une plainte pour « complicité de génocide et de crimes contre l’humanité » a été déposée au tribunal judiciaire de Paris, rapportent plusieurs médias français, relançant le débat sur les responsabilités internationales dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
Selon les plaignants, l’institution financière française aurait autorisé, durant la période du génocide, des transferts d’argent alors que l’ONU avait imposé un embargo strict sur les ventes d’armes au Rwanda. Ces virements auraient permis l’acquisition de matériel destiné à soutenir les autorités responsables des massacres.
Les accusations portent notamment sur deux types de destinataires. D’une part, la société française Alcatel, soupçonnée d’avoir fourni des équipements de communication aux autorités rwandaises. D’autre part, les ambassades du Rwanda en Égypte et en Éthiopie, accusées d’avoir servi de relais pour l’achat d’armes en contournant l’embargo international.
Pour les organisations à l’origine de la plainte, ces opérations financières auraient facilité la poursuite des violences en offrant aux responsables du génocide les moyens logistiques nécessaires. Elles réclament que toute la lumière soit faite sur le rôle potentiel de la Banque de France dans ces transactions.
L’affaire intervient alors que les relations franco-rwandaises restent marquées par les débats autour des responsabilités historiques. Si Paris a reconnu en 2021 des « responsabilités accablantes » dans le génocide, cette plainte pourrait ouvrir un nouveau chapitre judiciaire et politique sur l’implication d’acteurs publics ou privés français.
Le tribunal de Paris devra désormais déterminer s’il existe des éléments suffisants pour engager des poursuites ou approfondir l’enquête sur ces accusations particulièrement graves. Le dossier, sensible et complexe, pourrait raviver les tensions autour d’un des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine africaine.
