Communication de Monsieur le Premier Ministre aux Partenaires Techniques et Financiers.
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques et Postes consulaires,Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales et Non Gouvernementales,Mesdames et Messieurs les membres du Comité National de Gestion des inondations,Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d’abord de vous remercier d’avoir répondu à notre invitation et de saisir l’occasion de cette rencontre pour souhaiter un bon et agréable séjour au Tchad et plein succès dans la mission qui vous est confiée par vos États et organismes respectifs. Je voudrais vous réitérer nos remerciements pour votre engagement inlassable à nos côtés des différentes manières.
Mesdames et Messieurs,
Cette rencontre a pour objet de vous informer des répercussions des inondations qui menacent nos populations. Et comme vous le savez, prendre la parole en de tels moments est une responsabilité que je mesure pleinement.
Le changement climatique, omniprésent dans nos discussions, menace gravement la vie de nos communautés. Ses effets, souvent imprévisibles, échappent parfois à nos décisions préventives. Nous en sommes aujourd’hui témoins avec les inondations dévastatrices qui touchent le Tchad. Je suis rentré il y a quelques jours de la 79e Assemblée générale des Nations Unies, et je puis vous dire que la menace des inondations touche plusieurs États. En ce qui concerne notre pays, nous avons enregistré, en 2024, des niveaux de pluviométrie sans précédent. Les familles sont contraintes de quitter leurs domiciles, et cette crise impacte gravement nos infrastructures ainsi que notre environnement.
Plus alarmant encore, elle constitue une menace sanitaire pour nos populations déjà vulnérables. Quinze (15) départements sur cent vingt (120) sont touchés par les inondations affectant près de 1,5 million de personnes ; 164.000 maisons sont détruites. Ces inondations ont détruit déjà plus de 250.000 hectares de culture, provoqué la perte de 60.000 têtes de bétail et causé des dommages considérables sur des milliers de maisons, des écoles, des centres de santé et des infrastructures publiques.
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales et Non Gouvernementales,
Le gouvernement tchadien est très préoccupé par cette situation. C’est pourquoi, sous la direction du Président de la République, Chef de l’État, MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO, nous avons mis en place un Comité National de Gestion des Inondations dont j’ai l’honneur de coordonner les efforts. Ce comité réalise un travail remarquable sur le terrain pour atténuer les impacts de ces inondations, et je tiens à saluer leur engagement et leur dévouement.
Nous avons déjà aménagé plusieurs sites d’accueil pour les sinistrés dans toutes les régions touchées. Des ressources ont été mobilisées pour fournir une assistance sanitaire aux populations affectées. Des équipes d’urgence, des brigades de secours, des volontaires et des associations locales apportent un soutien indispensable au gouvernement tchadien dans la gestion de cette crise. Nous avons aussi renforcé le système d’évacuation des eaux fluviales à travers différentes installations des stations de pompages, notamment à Lamadji et du Canal Saint Martin.
Dans un élan de solidarité exemplaire, le Chef de l’État a ordonné au gouvernement d’organiser une distribution gratuite de vivres aux plus vulnérables, y compris aux sinistrés des inondations. L’Office National pour la Sécurité Alimentaire (ONASA) a commencé cette opération à N’Djaména et ses environs, et la poursuivra sur l’ensemble du territoire.
Mesdames et Messieurs,Chers partenaires,
À ce jour, nous constatons une montée alarmante des eaux des fleuves Chari et Logone. Car la situation évolue vite ce matin à N’Djaména au nveau des Travaux Publics, le Chari a atteint 7m96. Ce qui signifie que les 8m seront atteints sous peu. À ce stade, et sous toute réserve et toutes incertitudes, on pourrait enregistrer une montée d’eau comprise entre 8m10 et 8m60, voire au-delà d’ici une dizaine de jours. J’ai eu l’occasion d’observer, hier, certaines zones et il est clair que des actions proactives et urgentes sont nécessaires. Malgré nos ressources limitées et notre engagement envers les réfugiés soudanais à l’Est du Tchad, le gouvernement redouble d’efforts pour limiter les dégâts causés par ces catastrophes naturelles exceptionnelles et soulager les populations touchées.
Tout en saluant la prompte réaction de certaines organisations représentées ici et qui ont permis de parer au plus urgent, il faut l’avouer : il y a encore péril en la demeure. C’est pourquoi, le gouvernement de la République du Tchad, par ma voix, sollicite l’appui et l’assistance technique et financière massive des pays et organisations que vous représentez ici. Vos appuis ou aides, permettraient, j’en suis convaincu, la prise en charge psycho-sociale, alimentaire, sanitaire, éducative, d’installation ou de logement. Ces aides permettront aussi au gouvernement notamment de renforcer le retour des sinistrés le moment venu et la mise en place des autres solutions durables dans les toutes les provinces du Tchad. Chaque contribution compte et sera grandement appréciée.Nous savons compter sur votre solidarité et votre amitié qui ne nous ont jamais fait défaut.
À vous, chers compatriotes,Je vous appelle à faire preuve de vigilance et à unir nos forces dans un élan patriotique pour une mobilisation générale. Nous devons veiller sur les infrastructures mises en place pour contrecarrer les inondations, notamment les digues, les canaux d’évacuation, les pompes mobiles et les stations de pompage. Notre solidarité est essentielle en ces temps difficiles. Le gouvernement s’engage à veiller à ce qu’aucun Tchadien ne soit laissé sans abri ou sans moyens de subsistance.
Ensemble, dans l’unité et la solidarité, nous surmonterons ces défis.
Je vous remercie.
l’Amb. Allah-Maye Halina, premier ministre du Tchad, Chef du gouvernement.