À Conakry, la tension reste vive au sein du barreau. Réunis en assemblée générale ce lundi 7 juillet 2025, les avocats guinéens ont décidé de reconduire leur mouvement de grève pour deux semaines supplémentaires. Cette décision s’inscrit dans le cadre de leur plan de revendications visant à protester contre les violences dont a été victime maître Mohamed Traoré, avocat et ancien bâtonnier.
Pour rappel, maître Traoré avait été enlevé à son domicile dans la nuit du 20 au 21 juin dernier par des hommes cagoulés. Selon plusieurs témoignages, il aurait été malmené avant d’être relâché quelques heures plus tard, visiblement choqué mais sain et sauf. Cet incident, jugé particulièrement grave par la profession, a suscité une vague d’indignation au sein de l’opinion publique, ravivant les inquiétudes sur la sécurité des défenseurs des droits et la protection des libertés individuelles en Guinée.
Face à l’émotion provoquée par cette affaire, le Premier ministre Amadou Oury Bah est sorti de son silence. Dans une déclaration officielle, il a fermement condamné cet acte, qualifiant l’enlèvement de tentative de ternir l’image de la République de Guinée et de ses institutions. Les avocats, de leur côté, estiment que des actes forts doivent être posés pour que de tels faits ne se reproduisent plus et pour garantir l’indépendance de la justice.
En attendant une suite judiciaire à cette affaire, les audiences dans les tribunaux restent fortement perturbées, accentuant les retards dans le traitement des dossiers. Les regards sont désormais tournés vers les autorités, qui devront apporter des réponses concrètes pour apaiser la profession et rassurer l’ensemble de la population.
