La Guinée s’inscrit dans la dynamique mondiale de réforme du financement du développement. Le Premier ministre Amadou Oury Bah a représenté le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, à la 4ᵉ Conférence internationale des Nations Unies sur le financement du développement, qui se tient à Séville, en Espagne.
Cette grand-messe diplomatique, qui a réuni près de 70 Chefs d’État et de gouvernement et plus de 4 000 participants issus des institutions financières internationales, du secteur privé et de la société civile, vise à répondre à l’impérieuse nécessité de repenser les mécanismes de financement au service des pays du Sud. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a rappelé à cette occasion que le déficit de financement pour atteindre les Objectifs de développement durable s’élève à près de 4 000 milliards de dollars par an.
Une délégation guinéenne engagée
À Séville, le Premier ministre Amadou Oury Bah a pris part au dîner officiel offert par le Roi Felipe VI d’Espagne et la Reine Letizia, en l’honneur des dirigeants présents. Il est accompagné d’une forte délégation composée notamment du ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, du ministre de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah, et de plusieurs autres membres du gouvernement impliqués dans la coopération internationale et l’économie numérique.
Ce déplacement marque la volonté des autorités guinéennes de s’impliquer activement dans les débats mondiaux relatifs à la réforme du système financier international. Il s’agit aussi pour la Guinée de plaider en faveur d’un nouvel ordre économique plus équitable, dans lequel les pays africains pourront mieux accéder aux ressources nécessaires à leur développement.
« Le Compromis de Séville » : une ambition collective
L’issue attendue de cette conférence est l’adoption du Compromis de Séville, un document stratégique qui appelle notamment à :
- Une représentation accrue des pays en développement dans les institutions financières internationales ;
- Un triplement des capacités de prêt des banques de développement ;
- Une coopération renforcée contre l’évasion fiscale et les flux financiers illicites.
Autant de mesures que Conakry appelle de ses vœux pour sortir d’un système qu’elle juge « inadapté aux réalités africaines », selon les propos tenus en marge de la rencontre par un haut diplomate guinéen.
Une diplomatie économique offensive
En se positionnant sur la scène internationale, le gouvernement guinéen confirme son engagement à diversifier ses partenariats économiques et à intégrer les enjeux de gouvernance financière globale dans sa stratégie de développement. La présence de la Guinée à Séville ne se veut pas symbolique, mais stratégique : il s’agit de faire entendre la voix d’un pays en mutation, désireux d’attirer les investissements, de renforcer ses capacités d’absorption de financements et d’améliorer son environnement économique.
Alors que les négociations autour du « Compromis de Séville » se poursuivent, la Guinée espère que cette rencontre marquera un tournant dans la manière dont le monde envisage la solidarité financière internationale. Un espoir partagé par de nombreux États du Sud, qui aspirent à un partenariat fondé sur l’équité et la transparence.