En visite à la ville française de Lyon, siège de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol), le Président de la République de Guinée-Bissau, le Général Umaro Sissoco Embaló, a reçu une distinction honorifique en reconnaissance des relations de coopération exemplaires qu’entretient son pays avec l’institution. Cette décoration souligne l’implication croissante de Bissau dans la lutte contre le crime organisé, un enjeu majeur pour la stabilité et la crédibilité internationale de l’État.
Au cours de sa visite, le Chef de l’État a pris part à une réunion bilatérale entre la délégation bissau-guinéenne et la direction d’Interpol. Les discussions ont permis de dresser un bilan des efforts conjoints menés jusqu’ici, tout en traçant de nouvelles orientations pour renforcer les mécanismes de coopération policière. Ces engagements visent notamment à améliorer le partage d’informations, à soutenir les capacités nationales de lutte contre la criminalité transnationale et à consolider les outils de prévention. La rencontre s’est soldée par la signature d’une déclaration d’intention marquant une nouvelle étape dans le partenariat stratégique.
Cette reconnaissance intervient dans un contexte particulier. La Guinée-Bissau fait face depuis plusieurs décennies à des défis sécuritaires liés au trafic international de stupéfiants, qui transite par son territoire en raison de sa position géographique stratégique entre l’Amérique du Sud, l’Europe et l’Afrique de l’Ouest. Ce phénomène a valu au pays le surnom de « narco-État », fragilisant ses institutions et ternissant son image sur la scène internationale. Dans ce cadre, le rapprochement avec Interpol apparaît comme une réponse stratégique visant à restaurer la crédibilité des forces de sécurité, tout en renforçant la coopération régionale et internationale.
En distinguant le Président Embaló, Interpol envoie un signal de confiance aux autorités bissau-guinéennes. Au-delà de l’aspect symbolique, cette reconnaissance pourrait constituer un levier pour mobiliser davantage de ressources et d’expertise technique dans le renforcement de l’État de droit. Elle traduit aussi une volonté politique affirmée de Bissau de rompre avec les réseaux criminels transnationaux qui sapent son développement et sa stabilité.
Avec ce geste, la Guinée-Bissau cherche à montrer que, malgré ses fragilités institutionnelles, elle est déterminée à s’impliquer activement dans la lutte contre le crime organisé aux côtés de ses partenaires internationaux.