Le gouvernement kényan a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi après la découverte de réseaux de recrutement actifs visant ses citoyens pour les enrôler dans l’armée russe, engagée dans la guerre contre l’Ukraine. Selon le ministre des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, plus de 200 Kényans auraient déjà rejoint les forces russes, dont certains anciens membres des Forces de défense du Kenya.
« Selon certaines informations, plus de deux cents Kényans auraient rejoint l’armée russe, certains d’entre eux étant d’anciens militaires », a précisé Mudavadi dans un communiqué officiel, appelant la population à la plus grande vigilance face aux fausses offres d’emploi à l’étranger qui cachent souvent des campagnes de recrutement illégales.
Cette révélation intervient alors que l’Ukraine affirme que plus de 1 400 Africains originaires d’une trentaine de pays auraient été enrôlés dans les forces russes, parfois sous de fausses promesses de salaires élevés et de visas de travail. Ces pratiques, qualifiées d’« inquiétantes » par les autorités africaines, témoignent d’un phénomène grandissant : l’exploitation économique et sociale des jeunes Africains attirés par des opportunités trompeuses.
La semaine dernière, le président kényan William Ruto s’est entretenu par téléphone avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Au centre des discussions : la libération de plusieurs ressortissants kényans détenus dans les zones de conflit.
D’autres pays africains sont également concernés. En Afrique du Sud, la présidence a annoncé le 6 novembre que 17 Sud-Africains piégés dans le Donbass, après avoir été recrutés comme mercenaires, faisaient l’objet de démarches diplomatiques pour leur rapatriement.
Face à cette situation, Nairobi appelle à la coopération internationale pour démanteler les réseaux responsables de ces recrutements frauduleux. Les autorités kényanes redoutent une multiplication de ces cas, alimentée par la précarité économique et le chômage des jeunes, souvent tentés par des promesses illusoires d’emploi à l’étranger.
Alors que la guerre en Ukraine continue de polariser les alliances mondiales, l’Afrique se retrouve malgré elle happée dans un conflit qui n’est pas le sien ses fils et filles en devenant, parfois à leur insu, les victimes collatérales d’une guerre géopolitique aux dimensions planétaires.




