Gaza : Vingt morts lors d’une distribution d’aide, une version des faits contestée

Un nouveau drame humanitaire secoue la bande de Gaza. La Fondation humanitaire de Gaza (GHF) a annoncé ce mercredi la mort de 20 personnes survenue lors d’une distribution d’aide alimentaire dans le secteur d’al-Tina, au sud-ouest de Khan Younès. Selon l’organisation, soutenue par les États-Unis et Israël, la tragédie aurait été provoquée par une bousculade déclenchée par des individus armés infiltrés dans la foule. Mais cette version des faits est vivement contestée par plusieurs sources palestiniennes.

Un nouveau drame humanitaire secoue la bande de Gaza. La Fondation humanitaire de Gaza (GHF) a annoncé ce mercredi la mort de 20 personnes survenue lors d’une distribution d’aide alimentaire dans le secteur d’al-Tina, au sud-ouest de Khan Younès. Selon l’organisation, soutenue par les États-Unis et Israël, la tragédie aurait été provoquée par une bousculade déclenchée par des individus armés infiltrés dans la foule. Mais cette version des faits est vivement contestée par plusieurs sources palestiniennes.

Dans un communiqué relayé par Ahram Info, la GHF affirme que « 19 des victimes ont été piétinées » et « une autre poignardée », dans ce qu’elle qualifie de « bousculade chaotique et dangereuse provoquée par des agitateurs ». L’organisation ajoute que les troubles sont survenus alors que des milliers de personnes affamées se massaient devant le point d’aide.

Une version réfutée par des sources locales

La Défense civile palestinienne, qui intervient régulièrement lors de telles distributions, évoque un tout autre scénario : selon son porte-parole Mahmoud Bassal, ce sont des tirs de l’armée israélienne, accompagnés de l’usage de gaz lacrymogène, qui auraient déclenché un mouvement de panique parmi les civils rassemblés.

« Des milliers de personnes, femmes et enfants compris attendaient de recevoir de la nourriture lorsque l’armée a ouvert le feu et lancé des grenades lacrymogènes. Dans le même temps, les portes du centre d’aide ont été verrouillées par les agents de sécurité de la GHF », a-t-il déclaré.

Un médecin de l’hôpital Nasser, situé à Khan Younès, a confirmé avoir reçu les corps de neuf victimes, dont plusieurs enfants, tuées « à la suite de tirs combinés des forces israéliennes et du personnel armé de la GHF ».

Des opérations de plus en plus controversées

Ce drame s’ajoute à une longue série d’incidents mortels liés aux distributions de vivres dans une bande de Gaza où la famine s’installe progressivement. Selon les Nations unies, 875 personnes ont été tuées depuis le lancement des opérations de la GHF le 26 mai dernier, pour avoir simplement tenté d’accéder à de la nourriture.

L’ONU, qui refuse de coopérer avec la GHF, accuse cette organisation de ne pas respecter les principes humanitaires fondamentaux. « La plupart des décès sont liés à des centres d’aide privés gérés par la GHF », a affirmé un rapport publié mardi.

Un contexte de guerre et de restrictions médiatiques

La vérification indépendante des faits demeure extrêmement difficile dans ce contexte. Comme le souligne Ahram Info, les restrictions imposées aux médias par Israël, qui maintient un siège strict sur Gaza, compliquent l’accès à l’information fiable. L’AFP, notamment, n’a pas pu confirmer de manière indépendante les bilans ou les circonstances exactes du drame.

Alors que les accusations se multiplient et que les ONG internationales dénoncent une dégradation accélérée de la situation humanitaire, cet incident illustre à nouveau la profonde crise de confiance entre les acteurs présents sur le terrain et les populations en détresse, prises au piège d’un conflit sans fin.

Source : Ahram Info

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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