Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a tiré la sonnette d’alarme mardi sur la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza, affirmant qu’une « grande proportion » de la population y meurt actuellement de faim. Une crise qu’il qualifie explicitement de « créée par l’homme », imputable au blocus imposé par Israël.
« Je ne sais pas comment on pourrait appeler cela autrement que des gens mourant de faim en masse, et c’est créé par l’homme. C’est très clair, et c’est à cause du blocus », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Genève, selon des propos rapportés par Arabnews.com.
La population gazaouie, estimée à 2,1 millions de personnes, vit piégée dans une zone de guerre sous blocus strict depuis mars 2025, partiellement assoupli fin mai sous la pression internationale. Malgré cet allègement, les pénuries de nourriture, de médicaments et de produits de première nécessité demeurent catastrophiques.
Des indicateurs de malnutrition alarmants
Selon les données de l’OMS, le taux de malnutrition aiguë globale à Gaza dépasse les 10 %, et plus de 20 % des femmes enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition, souvent sévère. Depuis le début de l’année, 21 enfants de moins de cinq ans sont officiellement morts de malnutrition un chiffre que l’organisation considère comme très inférieur à la réalité.
Mardi encore, un hôpital local a signalé la mort de 21 enfants supplémentaires liés à la faim, sur une période de seulement 72 heures. « Depuis le 17 juillet, les centres de malnutrition aiguë sévère sont pleins et manquent d’aliments thérapeutiques », a alerté Tedros.
Appel urgent à un cessez-le-feu et à l’accès humanitaire
L’OMS appelle à un cessez-le-feu immédiat, à un accès humanitaire total, ainsi qu’à une solution politique durable. « Nous exigeons également la libération des otages comme nous l’avons toujours dit », a rappelé le chef de l’agence onusienne.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a de son côté accusé l’armée israélienne d’avoir tué plus de 1 000 personnes à Gaza depuis fin mai, alors qu’elles tentaient d’accéder à l’aide humanitaire. La majorité de ces victimes se trouvaient à proximité des centres de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation soutenue par les États-Unis et Israël, mais dont le financement reste opaque.
Accusations croisées et manque d’accèsIsraël rejette la responsabilité de la crise sur le Hamas, l’accusant de détourner l’aide alimentaire et de réprimer violemment la population qui attend l’assistance. Les autorités israéliennes affirment autoriser le passage de l’aide humanitaire, mais de nombreuses ONG dénoncent des restrictions considérables qui entravent sérieusement la distribution.
Pendant ce temps, la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne continue de se dégrader, avec la faim désormais en passe de devenir l’une des principales causes de mortalité, aux côtés des bombardements et des combats qui se poursuivent depuis l’offensive du Hamas le 7 octobre 2023.