Au lendemain de leur condamnation par la Cour criminelle spécialisée, l’ancienne Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, et son fils Noureddin Bongo Valentin ont réagi à travers un communiqué conjoint, dénonçant un procès « expéditif » entaché, selon eux, de « lourdes irrégularités de procédure ».
Dans cette déclaration publiée ce 13 novembre, les deux condamnés affirment réaffirmer leur respect pour la justice gabonaise, tout en exprimant leur « profonde préoccupation » quant aux conditions et au contexte du verdict prononcé le 12 novembre 2025. Ils soutiennent notamment que leur droit à une défense équitable a été bafoué, évoquant une détention prolongée et l’impossibilité d’échanger librement avec leur avocat.
« Pendant près de deux ans, nous n’avons jamais pu recevoir notre avocat, ni à la prison centrale de Libreville, ni dans le sous-sol de la Présidence de la République où nous avons été retenus », indiquent-ils.
Sylvia Bongo et son fils annoncent leur intention de porter l’affaire devant la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples, puis devant la Cour africaine du même nom. Ils rejettent catégoriquement toute implication dans les faits reprochés, qualifiant la décision judiciaire de « caricature d’instrumentalisation politique de la justice ».
L’ancienne Première dame rappelle qu’elle n’a « jamais occupé de fonctions au sein de l’appareil étatique », tandis que Noureddin Bongo précise qu’il a été coordinateur des affaires présidentielles pendant 18 mois « sans gérer aucun budget ».
Les deux signataires contestent également les condamnations pécuniaires, jugées « faramineuses et dénuées de réalité », et exigent la transmission immédiate de leur dossier à la Cour de cassation, dénonçant un « refus de droit ».
« Ce procès expéditif, sans pièces ni cohérence, est une caricature de justice », affirment-ils encore, avant d’appeler le ministère public à publier « l’intégralité du dossier de 2188 pages afin que le peuple gabonais puisse juger par lui-même ».
Cette réaction intervient dans un contexte politique toujours tendu au Gabon, plus d’un an après le renversement d’Ali Bongo Ondimba. Le verdict de la Cour criminelle spécialisée et les contestations de la famille Bongo relancent le débat sur l’indépendance de la justice dans le pays et la gestion des dossiers judiciaires impliquant d’anciens proches du pouvoir.



