La France fait face à une crise silencieuse mais alarmante : la pénurie de médicaments psychotropes s’intensifie, exposant des millions de patients à de graves risques de rechute. Quétiapine, sertraline, lithium… Ces traitements essentiels pour les personnes atteintes de troubles psychiatriques sont de plus en plus difficiles à trouver dans les pharmacies, provoquant une onde de choc dans le monde médical.
Les psychiatres tirent la sonnette d’alarme. Privés de traitements stabilisateurs, de nombreux patients subissent des décompensations, des hospitalisations en urgence, voire des passages à l’acte. « C’est une bombe à retardement », prévient un praticien hospitalier en région parisienne, qui déplore l’impossibilité de garantir une continuité thérapeutique.
Les causes de cette pénurie sont multiples : tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, désengagement de certains laboratoires jugés peu rentables, et manque d’anticipation des autorités sanitaires. Pourtant, les appels des professionnels à une action rapide restent sans réponse concrète.
Face à cette crise, des patients se tournent vers des solutions de fortune, adaptent leurs doses ou interrompent brutalement leur traitement — une prise de risque particulièrement dangereuse dans le cadre des pathologies psychiatriques lourdes.
Alors que la santé mentale est de plus en plus reconnue comme un enjeu majeur de santé publique, la persistance de cette pénurie soulève une question inquiétante : la France est-elle encore en mesure d’assurer un accès équitable aux soins psychiques de base ?