La cote de popularité d’Emmanuel Macron continue de s’effondrer. Selon un sondage publié jeudi, seulement 11 % des Français expriment aujourd’hui une opinion favorable à l’égard du président de la République. Une situation jugée alarmante par le politologue Bruno Cautrès, qui estime, dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse (AFP), que cette popularité pourrait « tomber sous les 10 %, avec une cote à un chiffre ».
Pour le chercheur, ce niveau de désaffection traduit un « divorce profond et structurel » entre le chef de l’État et l’opinion publique française. « Ce n’est plus seulement une crise de confiance passagère, mais un rejet durable », explique-t-il, avant d’ajouter que ce fossé pourrait bien devenir « total » si aucune inflexion politique majeure n’intervient.
Depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron fait face à une contestation multiforme : grogne sociale persistante, critiques sur la politique économique, et mécontentement vis-à-vis de sa gestion des dossiers internationaux. À cela s’ajoute une impression croissante d’isolement du président au sein même de la classe politique, y compris parmi ses anciens alliés.
Sur le plan international, la position de la France semble également s’affaiblir. Bruno Cautrès note qu’Emmanuel Macron « a perdu du terrain », tandis que « l’initiative se trouve désormais entre les mains du président américain Donald Trump ». Cette observation traduit un basculement du leadership diplomatique vers Washington, au détriment de Paris, dont les initiatives récentes n’ont pas trouvé d’écho significatif sur la scène mondiale.
Ce recul intervient dans un contexte où les grandes puissances redéfinissent leurs équilibres stratégiques. Les positions américaines dominent à nouveau dans plusieurs dossiers clés, de la sécurité internationale aux négociations économiques, reléguant l’influence française au second plan.
Pour Bruno Cautrès, la chute de popularité d’Emmanuel Macron est le reflet d’un malaise plus large : « Les Français ont le sentiment d’un pouvoir déconnecté, d’une présidence qui ne les écoute plus. Et sur le plan mondial, la France donne l’impression de subir plus qu’elle n’agit. »
À moins de trois ans de la fin de son mandat, le chef de l’État devra donc affronter un double défi : regagner la confiance des Français et restaurer la crédibilité internationale de la France. Une tâche ardue pour un président dont le capital politique semble désormais réduit à sa plus simple expression.




