Le Président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, a foulé le sol équato-guinéen dans la soirée du vendredi 6 juin pour participer à la 26e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), prévue ce samedi à Sipopo, dans la capitale équato-guinéenne.
Accueilli à l’aéroport international de Malabo par le Premier ministre de Guinée équatoriale, Manuel Osa Nsue, et l’ambassadrice centrafricaine en poste, Christelle Sappot, le chef de l’État a été chaleureusement salué par une foule enthousiaste de compatriotes installés en Guinée équatoriale. Femmes, hommes et enfants s’étaient mobilisés pour exprimer leur attachement à leur président, au moment où l’Afrique centrale cherche à renforcer son intégration politique et économique dans un climat régional marqué par des défis multiples.
Une rencontre sous haute tension diplomatique
La 26e session de la CEEAC intervient dans un contexte où les pays membres sont confrontés à des enjeux cruciaux : sécurité transfrontalière, gouvernance démocratique, développement durable et coopération économique régionale. Pour le président Touadéra, cette réunion s’inscrit dans la continuité d’une diplomatie active, amorcée récemment par un séjour stratégique en Belgique, marqué par plusieurs rencontres bilatérales de haut niveau.
Le déplacement du dirigeant centrafricain traduit la volonté de Bangui de réaffirmer son engagement dans les processus d’intégration régionale et de solidarité interétatique, notamment dans le domaine de la paix et de la sécurité, secteurs dans lesquels la Centrafrique cherche toujours des appuis durables.
Une délégation ministérielle resserrée et symbolique
Aux côtés du Président Touadéra, une délégation restreinte mais stratégique l’accompagne. On note la présence du Ministre d’État, Directeur de Cabinet à la Présidence, Obed Namsio, du Ministre d’État chargé de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, représentant la Ministre des Affaires étrangères, ainsi que de plusieurs conseillers présidentiels dont Stanislas Moussa Kembe et Albert Yaloké Mokpeme.
La configuration de cette délégation, alliant diplomatie, justice et communication, illustre les priorités du moment : plaider pour une paix durable dans la région, défendre la souveraineté centrafricaine et renforcer l’image du pays sur la scène continentale.
Une CEEAC en quête d’efficacité
La Conférence de Malabo devrait permettre aux Chefs d’État de se pencher sur les moyens de revitaliser une organisation parfois critiquée pour sa lenteur décisionnelle. L’un des objectifs majeurs est de renforcer les mécanismes communs de réponse aux crises, alors que plusieurs pays de la sous-région font face à des tensions internes ou des transitions politiques fragiles.
Les discussions porteront également sur la relance économique post-Covid, les initiatives d’intégration des infrastructures régionales, ainsi que la coordination des politiques de sécurité face à la recrudescence des menaces transnationales.
Une participation qui en dit long
La participation active de la Centrafrique à ce sommet reflète la volonté du président Touadéra de repositionner son pays dans le concert des nations d’Afrique centrale. Elle témoigne aussi d’une diplomatie plus offensive, ancrée dans la conviction que le développement du pays ne saurait être dissocié de la stabilité régionale.
En réunissant les dirigeants d’Afrique centrale à Malabo, la CEEAC espère poser les jalons d’une coopération plus dynamique et concertée. Pour le peuple centrafricain, la présence de leur président dans cette arène diplomatique apparaît comme une marque de reconnaissance et un signal d’espoir dans une région en pleine mutation.
