Le président américain Donald Trump a signé, vendredi, un décret surprenant : le ministère de la Défense retrouve son ancienne appellation de « ministère de la Guerre ». Ce choix, qui rompt avec plus de sept décennies d’usage, suscite déjà un vif débat politique et symbolique.
Selon une fiche d’information diffusée par la Maison-Blanche, le décret autorise désormais l’utilisation officielle des titres « ministère de la Guerre », « secrétaire à la Guerre » et « secrétaire adjoint à la Guerre » dans la correspondance et les communications publiques. Le chef du Pentagone, Pete Hegseth, est chargé de proposer des mesures législatives et exécutives pour rendre ce changement permanent. Toutefois, une approbation du Congrès reste nécessaire pour une modification juridique complète.
Interrogé le mois dernier dans le Bureau ovale, Donald Trump avait justifié sa décision : « Le mot défense est trop défensif. Nous voulons être défensifs, mais aussi offensifs si nous devons l’être. Donc, cela me semblait simplement être un meilleur nom. » Une position relayée par Pete Hegseth, pour qui ce changement reflète avant tout « une éthique guerrière ».
Mais les critiques n’ont pas tardé. Le sénateur démocrate Andy Kim a fustigé une initiative « puérile », estimant que les Américains souhaitent « empêcher les guerres, et non en faire la promotion ». Plusieurs experts soulignent également que cette mesure pourrait entraîner des coûts importants et détourner l’attention des véritables enjeux de sécurité nationale.
Historiquement, le ministère de la Guerre, créé en 1789, a dirigé l’armée américaine jusqu’à la fin des années 1940, période durant laquelle il a supervisé les deux guerres mondiales. L’appellation avait été abandonnée en faveur de « ministère de la Défense » pour marquer un tournant stratégique après la Seconde Guerre mondiale.
Avec ce retour en arrière, Donald Trump entend imprimer sa marque sur l’institution militaire. Mais au-delà du symbole, la bataille politique et juridique autour de ce changement ne fait que commencer.
Avec les informations de Xinhua