L’Égypte insiste sur la nécessité d’un mandat officiel du Conseil de sécurité des Nations unies pour la force internationale envisagée dans la bande de Gaza, afin de garantir sa pleine légitimité juridique et son immunité onusienne. C’est ce qu’a déclaré Diaa Rashwan, président de l’Organisme général égyptien de l’information, lors d’un entretien télévisé.
Selon M. Rashwan, toute présence militaire sans autorisation du Conseil de sécurité pourrait être contestée sur les plans politique et juridique. « Le président Abdel Fattah El Sissi a, à plusieurs reprises, insisté sur la nécessité qu’un texte clair du Conseil de sécurité définisse les prérogatives, la mission et la légitimité de la force internationale à Gaza », a rappelé le responsable égyptien.
Il a souligné qu’aucun État ne peut intervenir dans une zone de conflit prolongé, marquée par deux années de guerre et des destructions massives, sans base légale internationale solide. Selon lui, la réussite du plan de paix américain pour Gaza, souvent appelé la « feuille de route Trump », dépend d’un consensus international autour du rôle et des pouvoirs de cette future force. « Jusqu’ici, la mise en œuvre du plan semble encourageante, mais son succès repose sur un mandat clair et accepté par tous », a-t-il ajouté.
Diaa Rashwan a également indiqué que les récentes visites de hauts responsables américains en Israël reflétaient les difficultés persistantes pour parvenir à un compromis avec Tel-Aviv sur les modalités de la deuxième phase du plan américain. Selon lui, Israël reste le principal obstacle à un accord complet sur les détails opérationnels de la mission internationale.
Le président égyptien et son gouvernement insistent sur le fait que la légitimité de la mission ne peut provenir que d’une résolution du Conseil de sécurité, condition indispensable à sa neutralité et à son indépendance. Cette force devra également obtenir l’acceptation des Palestiniens, sans quoi son déploiement serait voué à l’échec.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, avait précisé que la participation de l’Égypte à cette force de stabilisation serait examinée en détail dans les prochaines semaines. Il a confirmé le soutien de son pays au plan américain, tout en soulignant la nécessité d’un mandat du Conseil de sécurité pour encadrer l’action des forces internationales. Par ailleurs, l’Égypte et la Jordanie accélèrent la formation de forces de police palestiniennes, qui seront chargées d’assurer la sécurité une fois la trêve consolidée.
Sur le plan régional, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé sa volonté d’envoyer des forces à Gaza, dans le cadre d’un groupe de travail international chargé de superviser la mise en œuvre du cessez-le-feu, selon le Guardian. La Turquie pourrait intervenir à titre militaire ou civil, aux côtés d’Israël, des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte, notamment pour localiser les corps d’otages décédés dont l’emplacement reste inconnu. Le vice-président américain JD Vance a souligné que la Turquie aurait un « rôle constructif » à jouer dans la progression de la trêve.
L’ensemble de ces initiatives souligne l’importance d’un cadre légal et consensuel pour assurer la stabilité et le succès d’un plan de paix qui se veut ambitieux mais fragile, dans une région marquée par des conflits prolongés et de profondes tensions.
Source : Ahram Info




