Édito| Visites présidentielles dans les hôpitaux du Tchad: quand le constat remplace l’action

Le Président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno, a une nouvelle fois arpenté les couloirs des hôpitaux de N’Djamena. Cette fois-ci, le 2 octobre, ce sont le Centre Hospitalier Universitaire de la Mère et de l’Enfant (CHU-HME) et le Centre Hospitalier Universitaire la Référence Nationale (CHU-RN) qui ont reçu la visite surprise du Chef de l’État. Objectif affiché : constater de visu les conditions de prise en charge des patients et l’état des infrastructures. Le constat, hélas, est tristement familier : services saturés, matériels défaillants, personnels démotivés et patients abandonnés à leur sort.

Le Président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno, a une nouvelle fois arpenté les couloirs des hôpitaux de N’Djamena. Cette fois-ci, le 2 octobre, ce sont le Centre Hospitalier Universitaire de la Mère et de l’Enfant (CHU-HME) et le Centre Hospitalier Universitaire la Référence Nationale (CHU-RN) qui ont reçu la visite surprise du Chef de l’État. Objectif affiché : constater de visu les conditions de prise en charge des patients et l’état des infrastructures. Le constat, hélas, est tristement familier : services saturés, matériels défaillants, personnels démotivés et patients abandonnés à leur sort.

Mais après tant de visites similaires, la question s’impose : à quoi servent encore ces descentes présidentielles ? Depuis des années, les hôpitaux tchadiens ploient sous le poids d’un système sanitaire à bout de souffle. Les diagnostics se répètent, les promesses aussi. Pourtant, sur le terrain, rien ou presque ne change. Les urgences restent bondées, les équipements manquent, et les médecins continuent de travailler dans des conditions indignes. Pendant ce temps, les rapports administratifs enjolivent la réalité, nourrissant un cycle d’auto-satisfaction bureaucratique qui empêche toute réforme en profondeur.

La santé publique ne se redresse pas par des visites inopinées ni par des constats d’échec médiatisés. Elle exige des actes courageux, une volonté politique ferme et une redevabilité réelle. L’argent investi dans les infrastructures doit se traduire en soins accessibles, en médicaments disponibles, en hôpitaux propres et fonctionnels. Tant que les visites resteront des exercices de communication plutôt que des leviers d’action, les hôpitaux continueront d’être des lieux où l’on meurt faute de moyens, et non faute de médecine.

Le Président a eu raison de se dire « déçu ». Mais la déception ne sauve aucune vie. Ce qu’il faut désormais, c’est une réforme structurelle, un audit sans complaisance, et surtout, la fin de l’impunité dans la gestion du secteur de la santé. Le pays n’a plus besoin de visites surprises ; il a besoin d’une politique sanitaire cohérente, durable et humaine.

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