La rentrée scolaire, moment d’espérance pour des milliers de familles tchadiennes, s’annonce cette année sous un ciel incertain. Conformément au calendrier dévoilé par le ministère de l’Éducation nationale et de la Promotion civique, les élèves en classes d’examen reprennent le chemin des cours dès ce lundi 15 septembre à 07h, tandis que ceux des classes intermédiaires devront patienter jusqu’au 1er octobre prochain. Mais déjà, la menace d’une grève du Syndicat des enseignants du Tchad (SET) assombrit l’horizon, laissant planer le risque d’un démarrage perturbé.
Cette situation n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans une longue histoire de mécontentement enseignant, nourrie par la dégradation du pouvoir d’achat, le non-paiement de certaines primes et l’insuffisance criante d’infrastructures éducatives. Mais à force de répétition, ce scénario pèse lourdement sur l’avenir d’une génération d’élèves qui, chaque année, voit son calendrier scolaire menacé par des débrayages.
La question n’est pas de nier la légitimité des revendications des enseignants, acteurs essentiels de l’avenir du pays. Mais il devient urgent de sortir de la logique des bras de fer cycliques. L’école tchadienne ne peut continuer à être l’otage d’un dialogue social en panne, au détriment des enfants et des familles.
À l’heure où le Tchad parle de modernisation et de transition, le gouvernement et le SET ont une responsabilité historique : trouver un compromis durable. L’éducation ne peut être une variable d’ajustement, encore moins un champ de bataille. C’est sur elle que repose l’avenir du pays.
Le Tchad doit choisir : soit perpétuer un cycle de crises qui sacrifie ses élèves, soit s’engager résolument dans un pacte éducatif où les droits des enseignants et l’intérêt supérieur des enfants se rejoignent. La rentrée scolaire ne devrait pas être synonyme de grève, mais de promesse.