La nouvelle du décès du pape François, survenu à l’âge de 88 ans au Vatican, a suscité une vive émotion à travers le monde, notamment sur le continent africain, où le souverain pontife jouissait d’une grande estime. De Dakar à Addis-Abeba, les chefs d’État et de gouvernement ont exprimé, dans des messages unanimes, leur profonde tristesse et leur reconnaissance envers celui qu’ils considèrent comme un acteur majeur du dialogue interreligieux et un fervent défenseur des plus démunis.
Un hommage unanime à un homme de foi et d’engagement
Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a salué « un homme de foi dont les prises de position courageuses ont marqué les consciences ». Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, il a souligné le rôle du pape dans « la consolidation des liens entre les peuples et les religions », rappelant la visite historique du pontife en 2019 dans plusieurs pays musulmans, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.
En Afrique de l’Est, le président kényan William Ruto a qualifié le pape de « phare moral dans un monde troublé », tandis que son homologue éthiopien Abiy Ahmed a mis en avant « sa capacité à tendre la main à tous, indépendamment des convictions ». Pour plusieurs dirigeants, c’est surtout la simplicité et la solidarité du pape François avec les pauvres qui resteront gravées dans les mémoires.
Une figure appréciée en Afrique pour sa proximité avec les réalités du continent
Durant son pontificat, François s’est rendu à plusieurs reprises en Afrique : en République centrafricaine en 2015, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud en 2023. Des visites hautement symboliques, dans des pays marqués par les conflits, où il a prêché la paix, la justice et le pardon. Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, profondément ému, a rappelé que « le pape avait ouvert une porte de la miséricorde à Bangui avant même le reste du monde, faisant de notre capitale un point de départ spirituel pour l’humanité ».
Dans une déclaration conjointe, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont salué « la mémoire d’un homme dont le leadership moral a influencé positivement les grandes orientations de la communauté internationale, en particulier sur les questions de migration, de pauvreté et de climat ».
Un legs moral durable pour les générations futures
Au-delà des hommages officiels, de nombreux Africains chrétiens comme musulmans ont spontanément exprimé leur émotion. Des veillées de prière ont été organisées dans plusieurs pays, notamment au Nigeria, en Côte d’Ivoire, en Angola et au Mozambique, où l’Église catholique est fortement implantée.
« Le pape François n’était pas seulement un guide religieux. Il incarnait une espérance universelle, celle d’une Église tournée vers les pauvres et engagée dans la défense de la dignité humaine », a déclaré Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani et président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
À travers le deuil de l’Afrique, c’est aussi un hommage à un homme dont l’humilité, la constance et l’engagement pour les marginalisés ont résonné bien au-delà des frontières de l’Église catholique. Un héritage moral que nombre de dirigeants africains appellent à perpétuer dans leurs propres actions.