Darfour-Nord : Des combats intenses opposent forces alliées à l’armée et Forces de soutien rapide

Les violences se sont intensifiées dans le nord de l’État du Darfour-Nord, à l’ouest du Soudan, où un groupe armé allié à l’armée soudanaise affirme avoir repoussé plusieurs attaques menées par les Forces de soutien rapide (FSR). Les affrontements se sont concentrés ces derniers jours dans différentes localités, notamment autour d’Abu Qumra, une zone stratégique proche de la capitale régionale El-Fasher.

Les violences se sont intensifiées dans le nord de l’État du Darfour-Nord, à l’ouest du Soudan, où un groupe armé allié à l’armée soudanaise affirme avoir repoussé plusieurs attaques menées par les Forces de soutien rapide (FSR). Les affrontements se sont concentrés ces derniers jours dans différentes localités, notamment autour d’Abu Qumra, une zone stratégique proche de la capitale régionale El-Fasher.

Dans un communiqué publié jeudi, la Force conjointe des mouvements armés au Darfour a indiqué avoir fait face à des assauts répétés des FSR, accusant le groupe paramilitaire d’intensifier ses attaques contre des civils non armés. Selon cette force, les FSR chercheraient à étendre leur emprise sur la région « par la terreur », en procédant à des tueries, à des déplacements forcés et à des intimidations visant les populations locales et les personnes déplacées ayant fui El-Fasher.

Des sources locales ont rapporté que les FSR avaient lancé, mercredi, des offensives contre les zones d’Abu Qamra et d’Ambro, affirmant par la suite en avoir pris le contrôle. Une version contestée par la force conjointe, qui soutient que ses combattants, appuyés par l’armée soudanaise et des groupes de résistance populaire, ont engagé des combats directs et contenu les avancées du groupe paramilitaire.

Selon le communiqué, les combats ont permis de déjouer ce que les forces alliées décrivent comme un « plan de déstabilisation » du Darfour-Nord. La force conjointe accuse également les FSR d’avoir incendié des villages entiers, pillé du bétail et des biens civils, et commis de graves violations des droits humains à l’encontre des habitants.

Les attaques auraient repris à l’aube jeudi dans les mêmes localités, mais les forces défendant la zone affirment les avoir une nouvelle fois repoussées, infligeant de lourdes pertes aux assaillants, tant en effectifs qu’en équipements militaires, les contraignant à se replier.

Ces affrontements interviennent dans un contexte de lutte accrue pour le contrôle du Darfour-Nord, un État clé dans l’ouest du pays. Actuellement, l’armée soudanaise et ses alliés contrôlent les localités d’Ambro, Karnoi et Tina, tandis que le Mouvement de libération du Soudan, dirigé par Abdel Wahid al-Nur, conserve son influence dans la zone de Tawila.

La situation sécuritaire s’est considérablement détériorée depuis la prise d’El-Fasher par les FSR le 26 octobre, un événement marqué, selon plusieurs organisations locales et internationales, par des massacres de civils. Ces violences ont ravivé les craintes d’une fragmentation géographique accrue du Soudan.

Parallèlement, les trois États du Kordofan — Nord, Ouest et Sud — sont le théâtre de combats intenses depuis plusieurs semaines, provoquant le déplacement de dizaines de milliers de civils.

Sur les 18 États que compte le Soudan, les FSR contrôlent désormais cinq États du Darfour, à l’exception de certaines parties du Darfour-Nord encore aux mains de l’armée. Cette dernière conserve toutefois le contrôle de la majorité des 13 autres États, couvrant le sud, le nord, l’est et le centre du pays, y compris la capitale Khartoum.

Le conflit armé entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, déclenché en avril 2023, a déjà causé la mort de milliers de personnes et contraint des millions de civils à l’exil, faisant du Soudan l’une des pires crises humanitaires actuelles au monde.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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