Crise politique au Tchad : le GCAP dénonce la mort programmée de la démocratie

Le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP), par la voix de son président Max Kemkoye, a tenu ce matin au siège du PAP-JS à Habena une communication politique au ton particulièrement alarmant. Dans une déclaration dense et virulente, le regroupement des partis de l’opposition a dressé un tableau sombre de la situation politique actuelle du Tchad, dénonçant ce qu’il qualifie de marche forcée vers une monarchie absolue.

Le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP), par la voix de son président Max Kemkoye, a tenu ce matin au siège du PAP-JS à Habena une communication politique au ton particulièrement alarmant. Dans une déclaration dense et virulente, le regroupement des partis de l’opposition a dressé un tableau sombre de la situation politique actuelle du Tchad, dénonçant ce qu’il qualifie de marche forcée vers une monarchie absolue.

Un pays sous surveillance et sous menace

Selon le GCAP, les autorités auraient mis en place un système de contrôle et d’intimidation visant à réduire au silence toute voix dissidente. «Chaque mot, chaque activité du GCAP est épié, enregistré et analysé à la loupe par les services de sécurité», a affirmé Max Kemkoye, dénonçant l’implication de l’ANSE, de la ST et d’autres organes de renseignement dans la restriction systématique des libertés politiques.

Le GCAP a également accusé les médias publics d’être transformés en outils de propagande au service du pouvoir en place, tandis que les journalistes indépendants ou privés qui couvrent les activités de l’opposition font l’objet de menaces, de sanctions ou d’exclusions professionnelles.

Des pressions auraient également été exercées sur les hôteliers, sommés d’annuler les réservations liées aux activités de la plateforme politique.

Une Constitution au service d’un parti unique

Dans son analyse du nouveau cadre institutionnel, le GCAP estime que la récente Constitution détruit l’équilibre des pouvoirs et consacre la fusion totale entre l’État et le parti au pouvoir.

Max Kemkoye a fustigé la mainmise du chef de l’État sur l’ensemble des institutions exécutif, législatif et judiciaire en les qualifiant d’organes inféodés incapables d’assurer l’indépendance républicaine.

Le groupe dénonce également les ordonnances 9, 10 et 11 de 2021, jugées liberticides, car elles restreignent sévèrement les réunions publiques, les manifestations et les activités des partis politiques d’opposition.

Des élections vidées de leur sens

Le GCAP accuse le régime d’avoir vidé le processus électoral de toute crédibilité. Selon la déclaration, les élections ne sont plus une obligation mais une option, rendant ainsi impossible toute alternance démocratique réelle.

Le mouvement y voit la consécration d’un pouvoir politique illégitime et estime que la démocratie est désormais morte au Tchad.

Suspension des activités politiques du GCAP

Face à cette situation, les partis membres du GCAP parmi lesquels la Faction Démocratique pour la République (FADER), le Parti Africain pour la Paix et la Justice Sociale (PAP-JS), la Renaissance Nationale Tchadienne (RENAC), le Parti Socialiste Sans Frontières (PSF), ou encore l’Union Nationale pour le Changement (UNC) annoncent la suspension de toutes leurs activités politiques d’ici 31 octobre 2025.

Cette décision, selon eux, est motivée par l’impossibilité d’exercer dans des conditions minimales de liberté et de sécurité.

Un appel à la vigilance et à la résistance pacifique

Malgré ce retrait stratégique, Max Kemkoye a conclu en appelant le peuple tchadien à demeurer vigilant et déterminé, tout en réaffirmant l’attachement du GCAP à la non-violence. «Le temps viendra où le peuple tchadien reprendra ses droits et sa dignité», a-t-il déclaré, dans un ton mêlant désespoir et espoir de renouveau.

Salomon Ndakohom
Salomon Ndakohom
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