Face à une situation politique et sécuritaire de plus en plus préoccupante, une réunion d’évaluation de haut niveau s’est tenue du 3 au 4 juin 2025 dans la capitale sud-soudanaise. Coorganisée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et la République du Japon, cette rencontre stratégique visait à examiner les avancées ou plutôt les reculs dans la mise en œuvre de l’Accord revitalisé de 2018 sur le règlement du conflit au Soudan du Sud.
Parmi les participants figurait Mahamat Ali Hassan, ambassadeur du Tchad en Éthiopie, représentant son pays au sein du mécanisme régional de paix. La réunion a rassemblé les représentants des États membres de l’IGAD, du Groupe C5, de l’Union africaine, des Nations Unies ainsi que de la Troïka (États-Unis, Royaume-Uni, Norvège), tous préoccupés par les tensions croissantes et les violations répétées de l’accord de paix.
Une paix en péril au Soudan du Sud
Selon plusieurs intervenants, la recrudescence des affrontements armés entre les parties signataires de l’accord et le non-respect des engagements pris par les dirigeants sud-soudanais sont des signes annonciateurs d’une possible rechute dans la guerre civile. Alors que l’Accord revitalisé avait suscité de grands espoirs, les retards dans le processus de transition et la méfiance persistante entre partenaires de paix laissent craindre une nouvelle spirale de violences.
« Le pays se trouve à la croisée des chemins. Sans une action concertée et rapide, le Soudan du Sud risque de sombrer à nouveau dans le chaos », a déclaré un diplomate régional sous couvert d’anonymat.
Appel à une transition politique inclusive
Tous les participants ont lancé un appel urgent à une transition politique inclusive, conduite par les acteurs sud-soudanais eux-mêmes, avec un soutien renforcé de l’IGAD et de la communauté internationale. Une telle approche, selon eux, est la seule voie réaliste pour garantir une stabilité durable au Soudan du Sud.
L’accent a également été mis sur la nécessité de renforcer les mécanismes de surveillance des violations de l’accord, d’impliquer davantage les femmes et les jeunes dans les processus de paix, et de réengager les partenaires internationaux dans une logique d’appui technique et financier soutenu.