La Cour pénale internationale (CPI) fait l’objet de critiques croissantes en Afrique, où elle est accusée de manquer d’impartialité. Selon Idrissa Hamidou Touré, procureur à Bamako, la Cour est « perçue comme illégitime, étant sous pression de considérations géopolitiques », ce qui nuit à sa crédibilité.
Pour de nombreux observateurs africains, la CPI applique une justice sélective. Certaines situations graves, comme celles en Libye ou au Proche-Orient, sont ignorées, tandis que les poursuites semblent se concentrer principalement sur les pays africains. Touré déplore cette approche, estimant qu’il y a « impunité et sélectivité » dans les enquêtes, et que « l’Afrique est trop souvent montrée du doigt ».
Face à cette réalité, plusieurs pays africains appellent à une prise de position collective. Le procureur malien évoque deux pistes : « refuser la soumission collectivement ou se retirer de l’institution ». Il cite notamment des initiatives en cours, comme la création d’une Cour pénale du Sahel dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui représente une réponse régionale à ces déséquilibres.
Selon lui, la seule façon pour la CPI de retrouver sa légitimité est d’être « plus indépendante, plus impartiale, plus juste », et surtout d’agir « pour tout le monde et non pour les faibles seulement ».
L’Afrique, à travers ces critiques et projets alternatifs, semble déterminée à redéfinir sa place dans la justice internationale.