Les tensions politiques gagnent du terrain en Côte d’Ivoire, à un peu plus de trois mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain. Les autorités ivoiriennes ont procédé ces derniers jours à l’arrestation de plusieurs membres de l’aile jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), principal parti d’opposition.
Officiellement, ces interpellations sont motivées par des accusations de troubles à l’ordre public et de menaces à la sécurité nationale. Mais du côté du PDCI-RDA, la riposte est immédiate : le parti qualifie ces arrestations « d’arbitraires » et dénonce une manœuvre visant à étouffer toute voix discordante avant le scrutin.
« Nous assistons à une stratégie de répression politique », a déclaré Simon Doho, président du groupe parlementaire du PDCI-RDA. Selon lui, les autorités prépareraient déjà une nouvelle vague d’arrestations qui pourrait toucher d’autres figures de l’opposition, y compris des députés en exercice.
Alors que la campagne électorale s’annonce particulièrement sensible, ces tensions rappellent les fractures politiques toujours vives en Côte d’Ivoire, près de quinze ans après la crise post-électorale de 2010-2011. Pour de nombreux observateurs, la gestion de ces arrestations sera un test pour la crédibilité du processus électoral et la stabilité du pays.