Dans une déclaration télévisée très attendue diffusée mardi soir sur les réseaux sociaux, le président ivoirien Alassane Ouattara a confirmé sa candidature à l’élection présidentielle prévue dans trois mois. À 83 ans, le chef de l’État brigue ainsi un quatrième mandat, relançant le débat politique dans un pays marqué par des tensions électorales récurrentes.
« J’ai décidé, en toute responsabilité, de me porter candidat à l’élection présidentielle de d’octobre prochain », a affirmé le président Ouattara, invoquant la nécessité de « préserver la stabilité et la continuité des actions engagées pour le développement du pays ». Au pouvoir depuis 2011, il promet de mettre l’accent, s’il est réélu, sur la sécurité, l’emploi des jeunes et la transformation économique.
Cette annonce intervient dans un contexte où l’opposition et la société civile remettent en question la légalité d’un nouveau mandat, arguant du respect des principes constitutionnels. Si la Constitution de 2016 est interprétée par le camp présidentiel comme un « nouveau départ » autorisant deux nouveaux mandats, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer une dérive du pouvoir.
Pour nombre d’analystes, cette candidature pourrait raviver les tensions politiques et sociales dans un pays encore marqué par les souvenirs douloureux de la crise post-électorale de 2010-2011. Toutefois, les partisans du président saluent un homme d’expérience, garant de la stabilité dans une sous-région ouest-africaine confrontée à des bouleversements politiques récurrents.
La Commission électorale indépendante (CEI) est désormais sous pression pour garantir un scrutin crédible et apaisé, tandis que la communauté internationale suivra de près l’évolution de la situation.