La justice sud-coréenne poursuit son examen des responsabilités liées à l’un des épisodes politiques les plus graves de l’histoire récente du pays. Une peine de dix ans de prison a été requise contre l’ancien président Yoon Suk-Yeol, poursuivi pour son rôle dans la tentative d’instauration de la loi martiale en décembre 2024.
Selon l’agence de presse Yonhap, la demande de condamnation a été formulée lors de l’audience de verdict tenue au tribunal du district central de Séoul. L’équipe d’enquête, dirigée par la procureure spéciale Cho Eun-suk, a estimé que les faits reprochés à l’ex-chef de l’État constituent des violations majeures de l’ordre constitutionnel et des principes fondamentaux de l’État de droit.
Les procureurs ont souligné que les actes imputés à Yoon Suk-Yeol ont « gravement porté atteinte à l’État de droit et à l’ordre public », provoquant une onde de choc au sein de la population sud-coréenne. Selon l’accusation, cette affaire a ébranlé la confiance des citoyens envers un président démocratiquement élu, censé être le garant des institutions.
La peine de dix ans de prison requise repose sur plusieurs chefs d’accusation, notamment l’entrave à une arrestation, la violation des droits des membres du cabinet, la diffusion de fausses informations à des médias étrangers et la destruction de relevés téléphoniques. Parallèlement à ce procès, Yoon Suk-Yeol reste impliqué dans trois autres procédures judiciaires distinctes, toutes liées à la tentative de mise en place de la loi martiale.
L’affaire trouve son origine le 3 décembre 2024, lorsque Yoon, alors président en exercice, avait décrété la loi martiale, accusant l’opposition d’activités qualifiées d’« anti-étatiques ». Cette décision avait provoqué une vive réaction politique et populaire, contraignant le chef de l’État à faire marche arrière après le vote de l’Assemblée nationale en faveur de la levée immédiate de la mesure.
Quelques jours plus tard, le 14 décembre 2024, le Parlement avait voté la suspension provisoire du président, ouvrant la voie à une procédure de destitution. Le processus s’est achevé le 4 avril, date à laquelle la Cour constitutionnelle a confirmé sa destitution définitive, mettant fin à son mandat présidentiel.
Dans le sillage de cette crise institutionnelle, une élection présidentielle anticipée a conduit à la victoire de Lee Jae-myung, candidat du Parti démocrate, principale formation d’opposition. Ce dernier a officiellement pris ses fonctions le 4 juin, après avoir prêté serment devant le Parlement, marquant ainsi un nouveau chapitre politique pour la Corée du Sud après une période de fortes turbulences.




