À l’occasion d’un point de presse tenu ce samedi 3 mai 2025 à la Bourse du Travail, le secrétaire général de la cellule syndicale des employés nationaux de la CNPCIC, M. Djegolmem Célestin, a dénoncé avec fermeté l’attitude de la direction générale de l’entreprise chinoise face au processus de mise en œuvre de la convention collective-type de branche du secteur pétrolier tchadien.
Ce point de presse intervient dans un contexte de tension sociale croissante au sein du principal opérateur pétrolier du pays. Selon M. Djegolmem, la CNPCIC fait preuve de « mauvaise foi » et freine délibérément les négociations, pourtant initiées conformément aux instructions conjointes du ministère du Pétrole, des Mines et de la Géologie et de celui de la Fonction publique et de la Concertation sociale, depuis le 25 novembre 2024.
Une convention ignorée malgré les engagements officiels
Adoptée pour harmoniser les conditions de travail dans le secteur pétrolier et renforcer les droits des travailleurs nationaux, cette convention collective-type devait servir de socle pour les négociations internes dans chaque entreprise. Le délai fixé pour ouvrir les discussions était de quinze jours. Pourtant, six mois plus tard, les négociations entre la direction de la CNPCIC et les représentants du personnel piétinent toujours.
« Les séances de négociation qui ont eu lieu entre le 14 et le 28 février dernier ont été marquées par une absence flagrante de volonté. Pire encore, les propositions faites par la direction ont été jugées insultantes pour les travailleurs tchadiens », a déclaré le leader syndical.
Une demande de dérogation détournée ?
Après expiration du délai officiel, les représentants syndicaux affirment avoir demandé à la direction de solliciter une dérogation formelle auprès du ministère de tutelle. Or, la correspondance envoyée par la CNPCIC n’aurait fait aucune mention de cette demande pourtant convenue par toutes les parties impliquées, notamment l’Inspection du Travail, la Centrale syndicale, les Ressources humaines et les délégués du personnel.
Une frustration croissante face aux pratiques de la CNPCIC
Pour les employés nationaux, l’argument économique avancé par la direction évoquant les lourdes charges supportées par l’entreprise ne tient pas. « Nous voyons chaque jour le développement massif des projets pétroliers sur les sites. La CNPCIC est la première compagnie productrice du pays. Il est inconcevable qu’elle ne puisse pas respecter ses obligations envers ses travailleurs locaux », a martelé M. Djegolmem.
Ultimatum et avertissement au gouvernement et à l’opinion
À l’issue d’une assemblée générale extraordinaire tenue ce même jour, les employés de la CNPCIC exigent la reprise immédiate des négociations avec des propositions concrètes dans un délai maximal de deux semaines. Passé ce délai, des actions de grande envergure pourraient être enclenchées.
« Nous tenons à informer l’opinion nationale et internationale que toute conséquence découlant de cette crise incombera à la CNPCIC seule », a conclu le secrétaire général, visiblement déterminé.