Climat : Des jeunes appellent à la reconnaissance du Bassin du Lac Tchad comme atout climatique critique en Afrique

En marge du Sommet africain sur le climat (ACS2), un collectif de jeunes issus du Bassin du Lac Tchad a lancé une pétition réclamant la reconnaissance officielle de cette région comme un « atout climatique critique » de l’Afrique.

En marge du Sommet africain sur le climat (ACS2), un collectif de jeunes issus du Bassin du Lac Tchad a lancé une pétition réclamant la reconnaissance officielle de cette région comme un « atout climatique critique » de l’Afrique.

Adressée au Secrétariat du Sommet, à l’Union africaine et à la Commission du Bassin du Lac Tchad, la pétition, signée par plusieurs dizaines de jeunes militants environnementaux du Tchad, du Nigeria, du Niger, du Cameroun et d’autres pays africains, dénonce l’exclusion du Bassin du Lac Tchad des conclusions de la Déclaration jeunesse adoptée lors de l’Assemblée africaine des jeunes pour le climat (AYCA 2025).

« Nous sommes extrêmement amers face à cette forme de mise à l’écart », écrivent les jeunes délégués, rappelant que plus de 100 représentants de la région ont fait le déplacement au sommet.

Une région menacée mais ignorée

Le Bassin du Lac Tchad, qui fait vivre plus de 40 millions de personnes, a perdu plus de 90 % de sa superficie depuis les années 1960, en raison des effets conjugués du changement climatique, de la surexploitation des ressources et d’une gouvernance hydrique déficiente.

Cette dégradation a entraîné insécurité alimentaire, déplacements forcés, conflits liés à l’accès aux ressources et crises humanitaires chroniques.

« L’agenda africain pour la justice climatique ne peut se dire inclusif si cette réalité est occultée », souligne la pétition.

Les demandes des jeunes

Les signataires appellent à :

1. La reconnaissance du Bassin du Lac Tchad comme zone climatique critique aux côtés du Bassin du Congo.

2. L’adoption de mécanismes de partage transparent des bénéfices en faveur des communautés locales, notamment les femmes et les personnes en situation de handicap.

3. L’inclusion effective des jeunes du Bassin du Lac Tchad dans les instances décisionnelles continentales sur le climat.

Des initiatives locales existent déjà, comme des systèmes d’alerte précoce ou des innovations agroécologiques, mais elles « restent fragmentées et sous-financées » faute d’appui continental, regrettent les pétitionnaires.

Une mobilisation panafricaine

Parmi les premiers signataires figurent des représentants de mouvements tels que Youth Volunteers Chad Act4SDG, la Dean Initiative, l’Intercountry Youth Collective for Climate Action, ainsi que des activistes venus du Cameroun, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de la RDC et du Mali.

« L’avenir de la justice climatique africaine doit inclure tous les écosystèmes critiques. Le Lac Tchad ne peut être laissé pour compte », conclut la pétition, portée par le délégué Taiye Ojo au nom de la Lake Chad Climate Justice Youth Fellowship.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
Articles: 2032

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *