Clando : quand la moto devient un métier de survie pour des milliers de jeunes

Ils sont jeunes, diplômés pour certains, mais sans emploi. Face à un marché du travail saturé, le taxi-moto informel, appelé « clando », devient pour beaucoup la seule option pour survivre. Une activité à hauts risques, mais qui assure le minimum vital.

Regard concentré, Ibrahim sillonne les rues à bord de sa moto. À 25 ans, ce diplômé en gestion comptable n’a trouvé d’opportunité que dans le « clando », une activité de transport de personnes en moto, non réglementée.

« J’ai cherché du travail pendant deux ans. J’ai fini par emprunter de l’argent pour acheter cette moto. Maintenant, je peux au moins subvenir à mes besoins », confie-t-il.

Comme lui, des milliers de jeunes s’engouffrent chaque jour dans ce secteur informel. Le « clando », malgré son caractère illégal dans plusieurs villes, est devenu un refuge contre le chômage. Le revenu est modeste, les journées longues, et les risques nombreux : accidents, agressions, contrôles policiers, voire la saisie de l’engin.

« Ce phénomène témoigne d’un mal profond : l’incapacité de nos économies à intégrer une jeunesse de plus en plus nombreuse et formée », analyse, une sociologue spécialisée dans les questions d’emploi.

Sans statut légal, ni couverture sociale, ces jeunes vivent au jour le jour. Mais pour eux, mieux vaut rouler que rester à l’arrêt. En attendant des réformes structurelles, le « clando » continue de faire office de plan B… souvent devenu plan A.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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