Alors que les États-Unis annoncent des restrictions budgétaires touchant plusieurs organisations internationales, dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un tout autre mouvement s’opère en République centrafricaine. La Chine et l’OMS, en étroite collaboration avec les autorités sanitaires locales, explorent de nouvelles pistes pour renforcer durablement le système de santé centrafricain.
Lors d’une récente rencontre entre représentants chinois et responsables de l’OMS en Centrafrique, cinq priorités stratégiques ont été identifiées pour orienter la coopération sino-centrafricaine dans le domaine de la santé :
1. Renforcement des capacités de recherche locales : Il s’agit de doter les structures universitaires et scientifiques centrafricaines des moyens humains et techniques pour produire des connaissances adaptées aux réalités sanitaires locales.
2. Lutte intensifiée contre le paludisme : Endémique en RCA, le paludisme demeure l’une des premières causes de mortalité. La Chine, forte de son expérience en la matière, prévoit d’appuyer des campagnes de prévention et de traitement ciblées.
3. Amélioration de la qualité des soins dans les hôpitaux : Ce volet comprend la formation du personnel médical, la fourniture d’équipements, et la rénovation de certaines infrastructures hospitalières.
4. Mise en place de canaux efficaces pour le partage d’informations sanitaires : L’objectif est de permettre une meilleure veille épidémiologique et une réponse rapide en cas de crise sanitaire.
5. Renforcement et décentralisation des laboratoires : Il est prévu de créer ou moderniser des laboratoires à l’intérieur du pays pour faciliter l’accès au diagnostic, réduire les délais et améliorer la surveillance des maladies.
Ce partenariat stratégique s’inscrit dans une logique de coopération Sud-Sud, marquant un tournant dans les relations internationales de la RCA, souvent dépendante de l’aide occidentale. Pour les autorités centrafricaines, cet engagement de la Chine et de l’OMS est perçu comme une opportunité de bâtir un système de santé plus résilient, moins vulnérable aux aléas de l’aide internationale.
Alors que certains partenaires traditionnels se désengagent ou réduisent leur soutien, la Centrafrique semble vouloir diversifier ses alliances pour répondre aux besoins pressants de sa population en matière de santé. Ce tournant pourrait bien dessiner les contours d’une nouvelle ère pour la coopération internationale dans le pays.