Dans un contexte de crises humanitaires persistantes en Afrique centrale, les autorités tchadiennes et centrafricaines affichent une volonté commune de conjuguer leurs efforts. Ce mercredi, la Ministre tchadienne de l’Action humanitaire, Zara Mahamat Issa, en visite officielle à Bangui, a été reçue en audience par le Président de la République centrafricaine, Professeur Faustin Archange Touadéra, à la Cité des Chefs d’État.
Accompagnée de son homologue centrafricaine, Madame Josiane Bémaka Soui, la ministre tchadienne a transmis les salutations du Président Mahamat Idriss Déby Itno, avant de saluer l’initiative régionale portée par les autorités centrafricaines dans le cadre du Forum sur l’autonomisation des réfugiés. Elle a qualifié cette démarche de « piste sérieuse pour une solution durable aux crises humanitaires sur le continent ».
Des réponses africaines à des défis africains
La rencontre s’inscrit dans un moment charnière où les ressources humanitaires s’amenuisent, notamment du fait de la réduction des financements internationaux. Face à cette réalité, Zara Mahamat Issa a plaidé pour une approche africaine, intégrée et durable, portée par les États eux-mêmes en collaboration avec les partenaires au développement. « L’Afrique doit prendre le relais pour définir ses propres réponses face aux urgences humanitaires », a-t-elle affirmé.
Le Tchad en première ligne
Le Tchad reste, selon la ministre, en première ligne face aux conséquences des crises régionales, accueillant plusieurs centaines de milliers de réfugiés et déplacés en provenance du Soudan, de la Centrafrique et du Nigéria. Elle a insisté sur la nécessité d’élaborer des solutions innovantes et inclusives, notamment dans le domaine de l’intégration économique et sociale des populations déplacées.
Une dynamique de coopération sous-régionale
La présence conjointe des ministres tchadienne et centrafricaine, ainsi que celle du Ministre d’État, Directeur de cabinet à la Présidence centrafricaine, Obed Namsio, témoigne d’une volonté politique forte de construire une réponse régionale coordonnée face aux défis multiformes — humanitaires, sécuritaires et socio-économiques, qui touchent la sous-région.
À l’heure où les crises s’enchevêtrent et où les financements se raréfient, Bangui et N’Djamena esquissent les contours d’une solidarité régionale ambitieuse, qui mise sur la complémentarité des stratégies nationales et la mutualisation des efforts humanitaires. Une orientation saluée par les observateurs comme une étape clé vers une meilleure résilience du continent face aux bouleversements en cours.
