Centrafrique : Reprise du dialogue militaire entre Bangui et Paris après près d’une décennie de silence

Huit ans après la dernière visite d’un haut gradé militaire français en République centrafricaine, le Général Pascal Ianni, à la tête du Commandement de l’Armée française pour l’Afrique, a effectué une visite officielle à Bangui. Ce déplacement symbolique s’inscrit dans le cadre d’un renouveau de la coopération militaire entre la France et la Centrafrique, axé sur la formation des cadres militaires centrafricains.

Huit ans après la dernière visite d’un haut gradé militaire français en République centrafricaine, le Général Pascal Ianni, à la tête du Commandement de l’Armée française pour l’Afrique, a effectué une visite officielle à Bangui. Ce déplacement symbolique s’inscrit dans le cadre d’un renouveau de la coopération militaire entre la France et la Centrafrique, axé sur la formation des cadres militaires centrafricains.

Lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale, le Général Ianni a déclaré que cette visite avait pour but de « faire un point sur le partenariat entre les armées française et centrafricaine, en particulier sur le plan de la formation ». Il a réaffirmé l’engagement de la France à accompagner la Centrafrique dans le renforcement de ses capacités humaines et opérationnelles.

Cette initiative s’inscrit dans la mise en œuvre de la feuille de route conjointe signée à Paris en avril 2024 par les présidents Emmanuel Macron et Faustin-Archange Touadéra. Elle marque une tentative de relance de la coopération bilatérale, à un moment où la Centrafrique cherche à diversifier ses partenariats en matière de défense.

Pour le Ministre centrafricain de la Défense, Claude Rameau Bireau, cette collaboration est essentielle : « Notre armée est en reconstruction et la première ressource est tout d’abord humaine. Nous voudrions avec la France former nos cadres afin qu’ils soient à la hauteur de leur mission », a-t-il affirmé.

Depuis le retrait des dernières troupes françaises en décembre 2022, et après une longue histoire militaire marquée par sept opérations françaises depuis l’indépendance du pays en 1960, les relations entre Bangui et Paris avaient connu un net refroidissement. La dernière intervention, l’opération Sangaris (2013–2016), visait à stabiliser le pays suite au coup d’État contre François Bozizé et aux violences intercommunautaires qui avaient plongé la Centrafrique dans le chaos.

Dans l’intervalle, les autorités centrafricaines se sont rapprochées de la Russie, notamment via l’appui controversé du groupe paramilitaire Wagner. Le retour d’un dialogue direct avec la France sur des questions aussi stratégiques que la formation militaire pourrait donc marquer un tournant diplomatique.

Reste à savoir si ce rapprochement aboutira à un partenariat durable dans un contexte sécuritaire régional de plus en plus complexe et marqué par des rivalités d’influence sur le continent africain.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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