L’insécurité ne cesse de s’intensifier dans les quartiers périphériques de Bangui. Une vague de braquages à main armée inquiète sérieusement les habitants de ces zones délaissées, où la peur est désormais le quotidien.
Ces derniers mois, plusieurs cas de vols violents ont été rapportés, notamment à l’encontre des conducteurs de motos-taxis et des petits commerçants. Les agresseurs, souvent armés et cagoulés, frappent à la tombée de la nuit, opérant avec une violence qui ne cesse de s’aggraver.
Patrick, mototaximan de 32 ans, raconte son calvaire : « Ils m’ont braqué deux fois en l’espace d’un mois. La dernière fois, ils ont pris ma moto sous la menace d’une arme. Depuis, je ne travaille plus après 18 heures. C’est trop risqué. »
Dans plusieurs quartiers comme Plateau 1, Boy-Rabe ou encore Gborota dans le 10e arrondissement, les habitants dénoncent une absence criante de dispositifs de sécurité. Monique Nbangandjimbo, cheffe du quartier Plateau 1, appelle à une réponse rapide : « La population est à bout. Nous avons besoin de postes de contrôle, de patrouilles régulières, de présence policière dissuasive. Les quartiers périphériques ne doivent pas être abandonnés. »
Des chefs de quartier se concertent actuellement pour adresser une note officielle au ministère de la Sécurité publique, demandant l’installation de « check-points » stratégiques, en particulier dans les zones les plus exposées.
Une autorité locale de Gborota, qui a requis l’anonymat, affirme que « jusqu’à six braquages par semaine sont recensés, parfois en plein jour ». Une situation jugée alarmante qui fait planer un sentiment d’impunité dans ces quartiers, souvent dépourvus d’éclairage public et de présence sécuritaire.
En attendant une réaction concrète du gouvernement, la population tente de s’organiser tant bien que mal : alertes communautaires via WhatsApp, rondes de jeunes volontaires, barricades improvisées. Mais ces initiatives restent limitées face à la dangerosité des groupes armés.
Les habitants de la périphérie de Bangui lancent un cri d’alerte : il est temps que les autorités agissent avant que ces quartiers ne deviennent des zones de non-droit.