Dans une démonstration de soutien politique de plus en plus marquée, les femmes musulmanes de Centrafrique ont officiellement appelé le président Faustin Archange Touadéra à se porter candidat à l’élection présidentielle prévue pour décembre 2025. Une mobilisation de grande ampleur s’est tenue le samedi 31 mai sur le terrain de l’école Koudougou, dans le 3e arrondissement de Bangui, marquant un tournant dans l’engagement citoyen féminin au sein de la communauté musulmane.
L’événement, organisé par l’association Nouvelle Vision des Femmes Musulmanes de Centrafrique, a rassemblé des délégations venues non seulement de la capitale, mais aussi de plusieurs villes de province telles que Bambari, Kaga-Bandoro, Ndélé et Bria. Cette convergence a donné lieu à une cérémonie symbolique au cours de laquelle un mémorandum a été remis au chef de l’État, l’exhortant à briguer un nouveau mandat présidentiel.
Dans leur déclaration, les femmes ont salué la « bonne gouvernance » et le « leadership rassembleur » du président Touadéra, qu’elles créditent d’avoir instauré une dynamique de paix et de développement au cours de ses deux mandats. « Cet appel à candidature est un acte de foi et de reconnaissance », a déclaré l’une des porte-parole du collectif, insistant sur l’implication croissante des femmes musulmanes dans la vie politique et sociale du pays.
Répondant à cette sollicitation, Faustin Archange Touadéra s’est dit touché par ce soutien qu’il qualifie de « courageux ». Il a remercié les femmes pour leur confiance, y voyant un signal fort de la place que les femmes et en particulier celles issues des minorités religieuses entendent occuper dans la consolidation de la paix et le progrès national. « C’est une prière que vous adressez à Dieu en ma faveur », a-t-il souligné, tout en promettant de donner une réponse « en temps opportun ».
Ce nouvel appel vient s’ajouter à une série d’initiatives similaires observées ces derniers mois à travers le pays, émanant de groupes de jeunes, d’élus locaux et de diverses organisations de la société civile. Ces soutiens, bien que spontanés, laissent entrevoir une éventuelle reconduction de la candidature du président sortant, sans qu’il ne l’ait encore officiellement annoncée.
Dans un pays encore en quête de stabilité après des années de conflit, la prise de position des femmes musulmanes représente un geste politique fort. Elle témoigne d’un désir collectif de continuité et d’inclusion, dans un contexte où le dialogue intercommunautaire et la reconstruction nationale demeurent des enjeux cruciaux.
Alors que le processus électoral se profile à l’horizon, l’appel lancé depuis Bangui pourrait bien peser dans les dynamiques à venir. Reste à savoir si Faustin Archange Touadéra choisira de répondre favorablement à cette sollicitation populaire.
