Dans un communiqué empreint de gravité publié le 5 juin, les évêques du diocèse de Bangassou ont brisé le silence pour alerter sur la situation dramatique qui sévit dans la région sud-est de la République centrafricaine. Depuis plus de deux mois, cette zone est en proie à de violents affrontements entre les forces gouvernementales, appuyées par des paramilitaires russes de Wagner, et un groupe local d’autodéfense, « Azandé ani kpi Gbé ».
Alors que les témoignages de violations graves des droits humains se multiplient dans les localités du Haut-Mbomou, les autorités de Bangui brillent par leur mutisme. Une posture que regrettent vivement les responsables religieux, qui jugent inacceptable l’indifférence face à la souffrance des populations civiles : « La situation sécuritaire dans la région du sud-est du pays ne cesse de se dégrader avec des pertes en vies humaines, ce qui ne semble déranger personne », déplore le communiqué.
Dans ce climat tendu, la mission de réconciliation paraît compromise, et les évêques s’inquiètent des répercussions sur le processus électoral à venir. Le silence officiel, conjugué à la présence militaire étrangère et à l’escalade de la violence, fragilise davantage la cohésion sociale et menace les fragiles acquis de la paix dans cette région enclavée. Un cri d’alerte auquel les autorités, pour l’heure, n’ont pas encore répondu.
