Une semaine après son arrestation par les services de sécurité centrafricains, le journaliste Landry Kongbélé, Directeur de publication du journal Le Quotidien de Bangui, a entamé une grève de la faim en signe de protestation contre les conditions de sa détention. Il est actuellement incarcéré à la Section de Recherches et d’Investigation (SRI), considérée comme une prison politique.
L’annonce a été faite ce mardi matin par Jean Fernand Koena, vice-président de l’Union des Journalistes de Centrafrique (UJCA), qui lui a rendu visite. « Nous l’avons trouvé dans un état de santé préoccupant : affaibli, malade et sans aucun soutien matériel. Il est enfermé dans des conditions indignes », a-t-il déclaré au RJDH.
Cette action de protestation survient alors que les motifs de l’arrestation de Kongbélé, interpellé le 8 mai dernier, n’ont toujours pas été rendus publics par le parquet. Les tentatives de contact avec le procureur de la République sont, pour l’instant, restées sans réponse.
Face à ce que l’UJCA qualifie de « détention arbitraire et inhumaine », la mobilisation du corps journalistique s’intensifie. En signe de solidarité, plusieurs professionnels des médias ont annoncé leur boycott de la célébration en différé de la Journée mondiale de la liberté de la presse, prévue cette semaine et financée par le gouvernement.
« Il est inconcevable de célébrer la liberté de la presse pendant qu’un journaliste croupit en prison sans qu’on lui notifie la moindre charge », a déclaré un membre du bureau de l’UJCA sous anonymat.
Des appels à la libération immédiate de Landry Kongbélé se multiplient, notamment auprès des organisations internationales de défense des droits humains et de la liberté de la presse. Reporters sans frontières, Amnesty International, la Délégation de l’Union européenne en Centrafrique ou encore la MINUSCA sont interpellés pour agir face à cette détention jugée abusive.
Le cas Kongbélé met une nouvelle fois en lumière les risques croissants auxquels sont confrontés les journalistes en Centrafrique, dans un contexte où la liberté d’expression semble de plus en plus restreinte.