Sur l’axe routier reliant l’aéroport international Bangui-Mpoko au marché Tournant, situé au nord de la capitale, les cris d’exaspération des usagers se mêlent au vacarme des moteurs peinant à franchir des nids-de-poule devenus infranchissables. Cette route, pourtant vitale pour la circulation des biens et des personnes, est aujourd’hui en état de dégradation critique.
À chaque saison des pluies, la chaussée se transforme en bourbier, ralentissant le trafic et paralysant les échanges économiques. Ce tronçon, qui dessert non seulement un des plus grands marchés de Bangui, mais également plusieurs quartiers populaires, est un passage obligé pour les commerçants, agriculteurs et transporteurs. Pourtant, il semble abandonné par les autorités compétentes.
« Ce n’est plus une route, c’est un piège pour nos motos. On perd du temps, on perd de l’argent et parfois même des clients », déplore Igor, mototaximan rencontré non loin du quartier Fouh. Pour lui, comme pour de nombreux autres travailleurs du secteur informel, la dégradation de cet axe compromet gravement leur quotidien.
Le mécontentement des riverains est palpable. Ils pointent du doigt l’Office National des Matériels (ONM), organe public chargé de la gestion et de l’entretien des infrastructures routières, accusé d’inaction. « L’ONM utilise les latérites de Sakai mais ne bouge pas le petit doigt pour cette route. C’est inadmissible », fustige Didier Baito, habitant du secteur.
Face à cette situation, les appels se multiplient pour une réhabilitation urgente. Les habitants exigent des travaux durables, loin des réparations temporaires souvent réalisées en période électorale. Ils appellent le gouvernement à sortir de l’indifférence et à agir concrètement pour soulager les usagers.
En l’absence d’une réponse rapide, le tronçon Aéroport-Marché Tournant pourrait non seulement devenir totalement impraticable, mais aussi aggraver les difficultés économiques déjà endurées par une population fragilisée par l’instabilité et le coût de la vie.
