Un coup de tonnerre politique a secoué la scène centrafricaine le vendredi 20 juin 2025, lorsque l’Apôtre Théodore Kapou, figure emblématique et soutien de longue date du Président Faustin Archange Touadéra, a officiellement lancé son propre parti politique, la Nouvelle Ère pour le Centrafrique (NEC). L’événement, marquant un tournant décisif, a été l’occasion pour Kapou de fustiger avec une rare virulence le bilan de son désormais ancien allié.
Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2015/2016 et artisan majeur de l’accession de Touadéra au pouvoir, l’Apôtre Kapou a mis fin à près de neuf ans de soutien indéfectible au régime en place. C’est un constat « glaçant » de la situation actuelle qui a motivé cette rupture, selon ses propres termes. « Nous notons une défaillance systémique de la gouvernance actuelle. La mauvaise gestion des deniers publics, le clientélisme, la corruption endémique et le manque de transparence minent la confiance entre le citoyen et l’État », a-t-il déclaré devant une foule attentive lors du lancement de la NEC.
Après un échec personnel à la présidentielle de 2015, et une alliance prolongée avec le régime du 30 mars, le leader religieux estime que « le temps est venu de présenter un nouveau visage de la politique en Centrafrique ». Cette déclaration sonne comme une ambition claire de se positionner en alternative crédible pour l’avenir du pays.
Au-delà de la critique acerbe du pouvoir en place, Théodore Kapou n’a pas épargné la classe politique centrafricaine dans son ensemble. Il a pointé du doigt « la précarité dans laquelle vit une grande partie de notre peuple » qu’il attribue également à « l’absence d’une réelle offre politique ». Dénonçant une manipulation de la jeunesse par les partis traditionnels, il a exposé la mission de la NEC : « sensibiliser, conscientiser, éduquer et former notre peuple, en lui offrant une vision claire et précise de sa destinée ».
Cette initiative de l’Apôtre Kapou, fondateur de la Mission d’Évangélisation pour le Salut du Monde (MESM), soulève désormais une question cruciale : ce lancement de parti marque-t-il la dénonciation officielle de son alliance avec le régime en place, ou est-ce un positionnement stratégique en vue des échéances électorales à venir ? L’avenir nous dira si la Nouvelle Ère pour le Centrafrique sera réellement le vent de changement promis par son leader, ou si elle se fondra dans le paysage politique complexe de la Centrafrique.