À peine plus d’un mois après la signature de l’accord de paix de Bangui, la situation sécuritaire en République centrafricaine inquiète de nouveau. Le mouvement armé 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), officiellement dissous en juillet, affirme avoir été pris pour cible par des mercenaires russes du groupe Wagner.
Selon plusieurs témoignages recueillis dans le nord-ouest du pays, d’anciens combattants désarmés auraient été attaqués alors qu’ils tentaient de regagner la vie civile. « Nous avons respecté notre engagement de déposer les armes, mais certains des nôtres ont été abattus », a déclaré un porte-parole du groupe dissous, dénonçant une « violation flagrante de l’accord de Bangui ».
Pour les observateurs locaux, ces accusations illustrent la fragilité du processus de paix. La présence de Wagner en Centrafrique, déjà critiquée par une partie de la communauté internationale, continue de susciter des tensions, notamment dans les zones rurales où l’autorité de l’État demeure limitée.
Du côté des autorités centrafricaines, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée. Mais plusieurs voix de la société civile appellent à une enquête indépendante afin de « préserver la confiance entre les parties et éviter une reprise des hostilités ».
Alors que l’accord du 10 juillet avait ravivé l’espoir d’une stabilité durable, la résurgence de tensions met à l’épreuve la volonté de réconciliation nationale. Dans ce contexte incertain, la population civile, première victime des violences, redoute un nouveau cycle de confrontations.