Centrafrique : entre espoir et incertitude, les élèves affrontent les épreuves du Brevet de Collège

Dans un contexte marqué par des disparités sécuritaires persistantes, les examens du Brevet de Collège (BC) ont officiellement démarré hier à travers la République centrafricaine. À Kaga-Bandoro, chef-lieu de la préfecture de la Nana-Gribizi, 302 candidats ont répondu présents au premier jour des épreuves, rejoignant ainsi des milliers d’élèves sur l’ensemble du territoire national.

Le lycée polyvalent de Kaga-Bandoro a servi de centre principal pour les candidats issus de plusieurs localités environnantes, notamment Mbrés, Ndomété et Ouandago. Le lancement des épreuves s’est déroulé en présence des autorités politico-administratives locales, illustrant une volonté de l’État de maintenir les jalons de la normalité, même en zone fragile.

Une jeunesse déterminée malgré les fractures

« C’est un moment crucial pour notre avenir. Nous avons travaillé dur toute l’année malgré les difficultés », confie un élève de Kaga-Bandoro, visiblement ému à la sortie de la première épreuve.

Mais si certains candidats ont pu composer dans des conditions relativement stables, d’autres n’ont pas eu cette chance. À Zémio, dans le sud-est du pays, plusieurs jeunes déplacés internes ont dû composer dans des centres improvisés, parfois sous la menace d’affrontements. Selon des sources locales, des tensions armées entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et des éléments de la milice Azandé-Anikpigbgé ont perturbé le bon déroulement du processus dans cette zone sensible.

Un défi logistique et sécuritaire

Le maintien de ces examens dans les zones de conflit ou à proximité de sites de déplacés illustre les défis auxquels est confronté le système éducatif centrafricain. Malgré le soutien technique d’organismes comme l’UNICEF, la MINUSCA ou encore la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), les réalités du terrain rendent difficile une couverture équitable et sécurisée des examens nationaux.

Pour les autorités éducatives, il s’agit avant tout de garantir à chaque élève une chance d’achever son cycle fondamental. « Ce diplôme n’est pas seulement un certificat, c’est une porte vers l’espoir dans une société en reconstruction », souligne un inspecteur académique sous couvert d’anonymat.

Vers une réforme du calendrier scolaire ?

La répétition des crises sécuritaires dans certaines régions du pays pourrait relancer le débat sur l’adaptation du calendrier scolaire et l’extension des centres d’examen dans des zones de repli plus sûres. Des voix s’élèvent déjà pour plaider en faveur de solutions alternatives à l’organisation actuelle des examens, notamment des évaluations décentralisées ou à distance pour les zones rouges.

En attendant, pour les milliers d’élèves centrafricains en quête d’un avenir meilleur, chaque épreuve du Brevet de Collège constitue un acte de résilience. Un pas de plus vers une jeunesse éduquée, capable demain de relever les défis d’un pays qui aspire à la paix durable.

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