Une nouvelle flambée de violence dans le Sud-est centrafricain vient rappeler la fragilité persistante de la paix dans cette région. Samedi 14 juin, une patrouille de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) a été la cible d’une attaque armée à proximité de Zémio, localité située dans la préfecture du Haut-Mbomou.
Le bilan officiel fait état de deux casques bleus d’origine népalaise blessés par balles, évacués d’urgence vers Bria pour y recevoir des soins. L’attaque survient dans un climat déjà tendu, marqué par des affrontements récurrents entre le groupe d’autodéfense « A Zande Ani Kpi Gbé » et les Forces armées centrafricaines (FACA), souvent appuyées par leurs alliés russes du groupe Wagner.
Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, la MINUSCA condamne fermement cet acte hostile et réaffirme son engagement à poursuivre ses opérations de sécurisation au bénéfice des populations civiles. Elle appelle également toutes les parties à la retenue et au respect du droit international humanitaire, tout en insistant sur la nécessité de faciliter l’accès humanitaire dans cette zone reculée.
Cet incident remet en question les récents signes d’accalmie relevés par certains observateurs, dont l’évêque de Bangassou qui, dans une récente déclaration au RJDH, saluait une amélioration notable de la situation sécuritaire dans le Sud-est. La persistance d’attaques contre les forces onusiennes révèle cependant la présence de poches de résistance armée qui continuent de défier l’autorité de l’État et d’entraver les efforts de stabilisation.
Face à cette situation, la communauté internationale, notamment l’Union européenne et l’ambassade de France en Centrafrique, suit de près l’évolution du contexte sécuritaire à Zémio et dans le Haut-Mbomou. Une réunion de coordination entre les partenaires internationaux et les autorités centrafricaines serait en cours de préparation afin de renforcer la protection des civils et la réponse aux menaces contre les missions internationales.
Alors que la MINUSCA poursuit sa mission dans un environnement de plus en plus complexe, cet épisode souligne l’urgence d’une solution politique inclusive, combinée à une stratégie de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) efficace, pour éviter une nouvelle spirale de violence dans l’Est du pays.