La disparition d’Anicet Ekane continue de susciter une onde de choc au Cameroun. Dans une déclaration officielle rendue publique le 1ᵉʳ décembre 2025 depuis Yaoundé, Issa Tchiroma Bakary, présenté comme « président élu », a dénoncé avec force ce qu’il qualifie de « mort inacceptable » du leader du MANIDEM, décédé en détention un peu plus d’un mois après son arrestation. Le texte, empreint de gravité, décrit un climat de répression renforcé, où « tout opposant est traité comme un criminel, toute voix dissidente comme un danger ».
Selon la déclaration, Anicet Ekane aurait été privé des soins nécessaires malgré la connaissance de ses fragilités médicales, ses appareils d’oxygénation ayant été confisqués. Un récit qui alimente l’indignation dans une partie de l’opinion publique, alors que les circonstances exactes de son décès demeurent au cœur des préoccupations. Le document accuse un système politique qui « n’a plus d’autre langage que l’humiliation » et évoque un traitement marqué par une « brutalité juridique et humaine inqualifiable ».
Au-delà de l’hommage personnel et politique, la déclaration insiste sur l’héritage laissé par l’opposant disparu. Anicet Ekane est décrit comme une « voix libre », un « pionnier » et un acteur majeur de la transition démocratique, notamment pour son rôle dans la construction d’une coalition rassemblant société civile et formations politiques en 2025. Son engagement est présenté comme un facteur déterminant dans l’émergence d’une nouvelle dynamique politique dans le pays.
Issa Tchiroma Bakary appelle enfin à la justice plutôt qu’à la vengeance, tout en assurant les familles de détenus politiques de son soutien. Pour lui, la mort d’Anicet Ekane « n’éteint rien » : elle devient, au contraire, un repère moral et un symbole pour ceux qui aspirent à une reconstruction politique fondée sur la légalité, la liberté et la dignité humaine. L’affaire continue de susciter de fortes réactions et devrait rester au centre du débat public dans les jours à venir.
