Reporters sans frontières (RSF) tire la sonnette d’alarme face aux restrictions croissantes imposées aux professionnels des médias au Cameroun, à l’approche de l’élection présidentielle. L’organisation internationale de défense de la liberté de la presse appelle les autorités à mettre fin aux atteintes constatées et à garantir l’exercice libre du journalisme « avant, pendant et après le scrutin ».
Le 26 juillet dernier, plusieurs journalistes conviés à un point de presse du président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM), à Douala, ont été empêchés d’accéder au siège du parti par les forces de l’ordre. Ceux déjà installés dans la salle ont été contraints de quitter les lieux. Cet incident est survenu peu après le rejet de la candidature de Maurice Kamto par le conseil électoral d’Élections Cameroon (ELECAM).
Deux jours plus tard, la scène s’est répétée lors d’une nouvelle déclaration du même responsable politique : les journalistes ont, une fois encore, été refoulés à l’entrée. Ces pratiques ont été immédiatement condamnées par le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), qui dénonce un « climat d’intimidation et de suspicion, contraire à l’esprit d’ouverture et de transparence que requiert un processus électoral crédible ».
Pour Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, il est urgent que les autorités camerounaises s’engagent à respecter la liberté de la presse et cessent toute entrave physique ou administrative au travail des journalistes.